Critique

[Critique ciné] Varda par Agnès, une véritable leçon de cinéma

Nicolas Clément
Nicolas Clément Journaliste cinéma

DOCUMENTAIRE | Étrangeté du calendrier: plusieurs mois après avoir été diffusé sur Arte, l’ultime long-métrage, ouvertement testamentaire, d’Agnès Varda débarque dans les salles belges pour l’été.

Présenté lors de la dernière Berlinale, où l’inlassable glaneuse d’images avait été récompensée pour l’ensemble de sa carrière, cet essai documentaire articulé en deux parties procède par petits bonds sur la ligne du temps au gré des humeurs et de la fantaisie de la regrettée cinéaste, décédée en mars dernier. Électron radicalement libre, curieuse de tout, amoureuse des gens, sensible à tous ces petits signes dont le destin a su si bien parsemer son chemin, elle y commente, à quasi 91 ans, ses inspirations et invite à un voyage limpide, même si peut-être un peu scolaire, à travers son propre travail. La Pointe courte, Cléo de 5 à 7, Le Bonheur, Sans toit ni loi, Jacquot de Nantes, Les Glaneurs et la Glaneuse… Femme d’action obsédée par le geste et l’idée de faire, Varda, on le sait, était une formidable raconteuse d’histoires. À mille lieues de l’exercice pompeux ou égocentré, elle livre ici une véritable leçon de cinéma, volontairement artificielle et théâtrale dans son dispositif. Sans que jamais la frontière ne soit imperméable entre le réel et la fiction, ses films communiquent entre eux, mais aussi avec sa vie, redessinant les contours d’une oeuvre intime et rare dans ce best of-tourbillon aux allures de tomber de rideau. Émotion.

D’Agnès Varda. 1h55. Sortie: 03/07. ***(*)

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