Lomax

BIOPIC | Frantz Duchazeau a dû tomber dans la marmite blues quand il était petit. Après avoir conté la trajectoire d’un p’tit gars du Delta, Edward Ray Cochran, dans Le Rêve de Meteor Slim, il reprend aujourd’hui le chemin du Mississipi sur les traces de Lomax père et fils.

LOMAX, DE FRANTZ DUCHAZEAU, ÉDITIONS DARGAUD. ***

BIOPIC | Frantz Duchazeau a dû tomber dans la marmite blues quand il était petit. Après avoir conté la trajectoire d’un p’tit gars du Delta, Edward Ray Cochran, dans Le Rêve de Meteor Slim, il reprend aujourd’hui le chemin du Mississipi sur les traces de Lomax père et fils, ces drôles de cocos qui ont sillonné, entre autres, le sud des Etats-Unis dans les années 30 pour enregistrer toutes les chansons populaires entendues au détour d’un champ, d’un bar ou d’une église « colored only ». Un projet un peu fou, soutenu par la bibliothèque du Congrès de Washington, qui a permis de sauver de l’oubli une partie de ce terreau musical qui germera plus tard dans toute la musique moderne, du rock au disco en passant par le funk. Ce n’est pas la suite de Meteor Slim mais plutôt la même histoire vue par un autre bout de la lorgnette. Duchazeau s’inspire librement de faits réels, réussissant un portrait vibrant et touchant, taillé dans un noir et blanc sans chichi, de cette époque où la musique pansait un peu les plaies du racisme, de la misère et de l’esclavage. Intègres et jusqu’au-boutistes, les Lomax n’hésitaient pas à fouler au pied le manège ségrégationniste local pour donner la parole aux « sans voix », récoltant sur leur passage aussi bien des chants de prisonniers que des negro-spirituals aux relents politiques. Un album à lire avec les yeux et les oreilles.

L.R.

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