Critique | Musique

Belgian Vaults – volume 2, les Nuggets à la belge

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Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

RÉÉDITION | Durant les sixties, la Belgique succomba aussi à la révolution rock. Un label anversois remonte la piste, compilant des nuggets vintage 100% noir-jaune-rouge.

DIVERS, BELGIAN VAULTS – VOLUME 2, DISTRIBUÉ PAR STARMAN RECORDS. ****

La rétromania ambiante a parfois du bon. Depuis plusieurs années, des petits labels toujours plus nombreux sont partis à la recherche des pépites oubliées (lire aussi le Focus Vif du 5 avril). Ces passionnés fouillent dans les poubelles de l’Histoire de la pop pour en ressortir des trésors planqués, quand ils ne mettent pas tout simplement en lumière un album ou un artiste qui déjà à l’époque étaient passés inaperçus dans la masse. Il est ainsi désormais possible d’écouter des enregistrements d’obscures chorales scolaires gospel, de rock psyché mexicain ou de surf garage turc. Jusqu’ici, on avait cependant rarement eu l’occasion de se pencher sur le répertoire sixties local. Après tout, s’il est possible de compiler les premiers groupes de rock thaï, pourquoi n’y aurait-il pas aussi de bonnes raisons de fouiller le sous-sol noir-jaune-rouge?

Des débuts de la Belpop, on connaissait déjà Wallace Connection ou les Cousins, peut-être aussi les Pebbles. Au-delà de ces incontournables, c’est pourtant une myriade de petits groupes inconnus qui ont essaimé. De quoi en tout cas rassembler assez de matière pour deux premières compilations. C’est le petit label anversois Starman, lancé à l’automne dernier, qui s’y colle. Un premier volume de la série intitulée Belgian Vaults avait donné le ton. Le second vinyle (dans lequel est glissé la version CD) vient de sortir. Et il vaut son pesant de goodies oldies, enregistrements gravés entre 1965 et 1969.

D’Hambourg à Andenne

Le 2e épisode de Belgian Vaults commence avec un titre beat sixties d’Adam’s Recital, branche survivante de The Adams qui au début des années 60 tournaient notamment du côté de Hambourg, juste un peu avant que les Beatles ne viennent également y traîner leurs premiers morceaux. Les Cousins enchaînent avec All Right Mama, rock crâneur loin des rigolades de Kili Watch. Plus loin, il est question de Little Jimmy and the Sharks qui a tout de même fait les premières parties des Rolling Stones ou des Who à l’époque. On ne soupçonnait pas non plus l’élégance et l’ambition pop de The Klan ou la crédibilité soul de Davy Jr & Guess Who.

La sélection est évidemment disparate, la qualité variable. Mais si l’un ou l’autre titre est plus anecdotique, il y a généralement un éclat et une énergie assez rafraîchissants à entendre. The Paramounts, par exemple, ressemble à du Robert Plant jeune, resté bloqué en mode boogie woogie. Même énergie contagieuse chez les Ombres et leur Teenage Letter, avec son beat bruitiste haché menu. En général, on est assez loin de l’ironie vintage que l’on peut souvent retrouver dans les compils façon Born Bad Records. En toute fin de sélection, le seul titre en français, J’ai froid, lorgne toutefois dans cette direction. Il est à mettre au crédit des Serpents noirs, groupe d’Andenne, dont la voix du chanteur André Tixhon n’est pas sans rappeler celle de Dashiell Hedayat, alias Jack-Alain Léger (Chrysler Rose). Une vraie curiosité.

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