Critique

Rage: Carmack, le survivant

FPS | Avec Rage, John Carmack se réveille pour pondre un premier FPS sur la génératjion actuelle de consoles. Un come-back et une leçon de game design qui claquent.

Prince des nerds et père du FPS moderne aux côtés de John Romero pour leurs légendaires Wolfenstein 3D et Doom, John Carmack signe un retour remarqué avec Rage. Après 6 ans d’absence, le codeur qui a bouleversé l’industrie du jeu vidéo d’un point de vue créatif, technique et commercial tourne le dos au huis clos de son dernier Doom 3 pour jeter le joueur dans de vastes étendues post-apocalyptiques. Si les terres arides et déglinguées de ce FPS viscéral évoquent immanquablement Borderlands (1) et Fallout 3 (du même éditeur!), la comparaison s’arrête là. Malgré quelques traits « rolesques », Rage choisit de fait la voie de l’action pure et dure. Et en profite pour donner une leçon de game design aux jeux de tir à la première personne, genre aujourd’hui à bout de souffle.

Avec ses salles secrètes tapissées d’items bonus et ses grappes d’ennemis déboulant dès la pression d’un interrupteur, impossible de ne pas penser au premier Doom dès les premières missions de Rage avalées. Si ces 2 gimmicks restent anecdotiques, id Software nous rappelle surtout aux bons souvenirs de son FPS totémique en livrant une prise en mains permettant (souvent) de foncer dans le tas en alignant les coups de fusil à pompe. Bourrin sans être idiot, Rage ne se joue pas pour son histoire de survivant post-apocalyptique enrôlé malgré lui dans une révolution. Mais bien pour ses atmosphères crépusculaires formidables et son level design à tomber par terre.

A Bullet In Your Head

Malgré un univers à priori ouvert parsemé de missions que l’on rejoindra en buggy, Rage se montre assez linéaire. On évolue ici dans des corridors mais l’expérience Carmack fait oublier ce cloisonnement. Rares sont les FPS capables de discrètement suggérer un interstice entre 2 planches pour tirer sur l’ennemi depuis cette planque idéale et ainsi récompenser les plus observateurs des joueurs. Poussant au headshot sans toutefois tomber dans le ridicule de l’effet « automate en boucle » du dernier Medal Of Honor, Rage multiplie les instants jubilatoires, d’autant que la variété de ses ennemis pousse à des approches allant de la guerre des tranchées façon Killzone 3 au corps à corps. Certains bad guys comme les Spectres bondissent d’ailleurs comme des yamakazis en s’aidant des murs pour sauter et éviter nos balles.

L’arsenal singulier et varié de Rage témoigne d’ailleurs de cette approche kaléidoscope rare. On peut ainsi chasser le mutant au boomerang (le Windstick) ou prendre des soldats protégés par des boucliers à revers grâce à des tourelles sulfateuses automatiques à poser stratégiquement dans les décors. Dingue de bagnoles, Carmack propose également des voitures téléguidées explosives en plus de courses façon Mad Max prenantes mais pas indispensables. Malgré des textures accusant quelques secondes de retard dans leur apparition sur les objets, Rage claque visuellement grâce à un frame rate jamais à la masse et une direction artistique hyper inventive. Ça glisse et ça fuse dans un univers riche d’une galerie de survivants presque attachants. Un western moderne crédible, made in Texas oblige.

Michi-Hiro Tamaï

(1) DONT LES STUDIOS À DALLAS SE TROUVENT JUSTE EN FACE DE CEUX D’ID SOFTWARE.

RAGE, FPS ÉDITÉ PAR BETHESDA SOFTWORKS ET DÉVELOPPÉ PAR ID SOFTWARE, ÂGE 18+, DISPONIBLE SUR PC, PLAYSTATION 3 (VERSION TESTÉE) ET XBOX 360. ****

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