Halo: Reach, la der des der de Bungie

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Bungie preste ses dernières heures chez Microsoft sans bâcler son travail. Le studio boucle même son meilleur « Halo » depuis le deuxième opus sur Xbox.

Malgré un lancement mondial en fanfare, Halo: Reach ne semblait pas né sous la bonne étoile. L’ultime First Person Shooter de Bungie pour Microsoft s’ouvre en effet sur de navrants poncifs, connus des fans de la saga SF guerrière. Héros Spartans au style inchangé (malgré des possibilités de customisation), Warthog au pilotage et à la tenue de route déconcertants, extraterrestres Covenant convenus…: malgré une prise en main nerveuse et parfaite du protagoniste, l’impression de patauger domine.

Pis, une des rares nouveautés brandies par Bungie dans son aventure antérieure au premier Halo: Combat Evolved de 2001 ne tient pas la route. L’approche plus corps à corps des combats soupire, la faute à un finish move complexe. Mais contrairement à ses deux précédents volets, Halo: Reach bat la mesure avec un rare sens du rythme. L’envie du next level irradie chaque partie même si l’on sait que la planète REACH est perdue d’avance.

En duo, la nuit pour une attaque stratégique (toutes proportions gardées) surprise ou dans des couloirs étroits, au pas de charge, chaque mission crépite. Le ciel, irradié de croiseurs interstellaires en déroute ou de boucliers magnétiques spectaculaires participe au spectacle. L’arme à visée laser permettant au protagoniste de pointer un véhicule ou des troupes ennemies pour les arroser quelques secondes plus tard de frappes aériennes alliées en rajoute une couche.

Fluo Shooting

Malgré une approche générale privilégiant le fire and forget aux dépens de tout parti pris tactique ou de guerre des tranchées façon Brothers In Arms ou Killzone, Halo: Reach se hisse sans peine parmi les meilleurs FPS du moment. Une fois la psychologie militaire pataude avalée et le mauvais goût mauve fluo des aliens Covenant digéré, on se surprend à dézinguer avec plaisir des ennemis parfois idiots, mais diablement bien hiérarchisés. Un défi bien dosé auquel viennent se greffer des coéquipiers gérés par une Intelligence Artificielle n’en faisant ni trop, ni trop peu.

Articulé avec un rare savoir-faire en matière de level design évitant l’effet « corridor » d’un Call Of Duty, chaque niveau distille ainsi efficacement un dégradé de petits hommes mauves plus ou moins habiles allant du menu fretin facilement éliminable jusqu’aux terribles Elites Covenant au coup de sabre fatal. Sans oublier des monstres patauds au tir dévastateur très coriaces amenant des joutes interminables.

Inspirée du King Kong de Michel Ancel, la revanche jubilatoire n’est toutefois pas loin puisque le protagoniste recroisera lesdits colosses, à bord de blindés volants autrement plus efficaces. Nanti d’un mode multi pour nuits blanches coopératives, Halo: Reach trône d’ailleurs parmi les rares FPS à multiplier avec une aisance insolente différents points de vue. Au-delà des phases à l’arme lourde vues à la troisième personne, de brèves séquences de pilotage spatial arcade apparaissent. Pas de subtilité comme dans l’antique TIE Fighter mais un bon rythme et de quoi amuser la galerie honnêtement. A l’image du jeu dans son ensemble.

Halo: Reach, édité par Microsoft et développé par Bungie. Age: 16+. Disponible sur Xbox 360.

Michi-Hiro Tamaï

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