Critique

The Bourne Legacy: suite et fin?

Jeremy Renner dans The Bourne Legacy (Jason Bourne: L'héritage) © DR
Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

THRILLER | La saga de Jason Bourne se trouve un nouveau héros, un nouvel acteur, mais pas un nouveau souffle. Déception!

THRILLER DE TONY GILROY. AVEC JEREMY RENNER, RACHEL WEISZ, EDWARD NORTON. 2H16. SORTIE: 12/09. **

Certes, la poursuite à moto dans les rues bondées de Manille est impressionnante. On se la repassera en boucle pour en goûter les détails lorsque sortiront les versions Blu-ray et DVD. Mais qu’elle vient tard, bien trop tard, dans un film jusque-là plutôt poussif, verbeux, ennuyeux même par moments! Un thriller plus riche en conversations qu’en action, alourdi par de longs dialogues explicatifs et par une réalisation manquant cruellement de créativité. Avec pour enjeu principal un suspense… viral, qu’il est permis de ne pas trouver passionnant.

Comment les responsables d’un produit à si haut potentiel commercial que le quatrième épisode d’une des plus profitables franchises de son temps ont-ils pu ne pas voir les défauts criants du film? Plusieurs éléments peuvent expliquer les choses. D’abord, le départ du tandem Matt Damon-Paul Greengrass. La star des trois premiers opus et le réalisateur des épisodes 2 et 3 avaient porté la série à incandescence. Le refus de Greengrass d’être associé au nouveau film et l’abstention conséquente de Damon ont forcé le scénariste de la saga Tony Gilroy à passer derrière la caméra… Le fait, ensuite, que le scénario ne soit plus adapté d’un roman de Ludlum, mais créé de toutes pièces, s’avère un handicap quand on ne sait pas trop quoi raconter, et qu’il faut de surcroît se passer du personnage titulaire pour imaginer un nouveau héros… Jason Bourne n’apparaît en effet plus qu’en photo, et comme une référence, dans un récit au centre duquel se trouve un ex-marine engagé dans un programme d’expérimentation génétique! Un homme dont les premières scènes montrent qu’il est en passe de devenir une manière de surhomme, aussi fort physiquement que brillant par son intelligence.

Jeremy Renner fait le boulot, avec une pure présence dont Kathryn Bigelow avait tiré un formidable parti dans The Hurt Locker. La faute des producteurs de The Bourne Legacy aura été de le croire aussi performant dans le verbe et la psychologie, deux éléments qui lui vont à peu près aussi bien qu’un kilt à une girafe. Rachel Weisz (si merveilleuse il y a peu dans The Deep Blue Sea) n’étant qu’à moitié crédible en généticienne de haut vol, les longs échanges de nature scientifique semés dans le scénario ont quelque mal à ne pas paraître ridicules… Restent les scènes d’action, bien sûr, auxquels les gros moyens mis en oeuvre donnent une certaine efficacité. Mais The Bourne Legacy n’en est pas moins terriblement inférieur aux trois films précédents. Pas au point, sans doute, de faire fuir un public acquis d’avance. Mais certainement de faire réfléchir, pour la suite, à une indispensable remise à niveau.

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