Micro Festival J2: Micro climax

© Mr Mog
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Quand GaBLé dépiaute des cageots en bois, Colin Stetson réinvente le saxophone et le Reverend Beat-Man prêche la parole furieuse du rock’n’roll.

Liège. L’Espace 251 Nord, au coeur du quartier Saint Léonard. C’est dans ce petit écrin de verdure, espace d’art contemporain, que le Micro Festival a planté sa scène et ses tentes. Pour sa troisième édition, l’intime festival principautaire est à nouveau complet. Et il ne l’a pas volé. Le Micro, c’est un festival à la coule. Avec une déco sympa, le guichet d’entrée dans une caravane, des balançoires et des jambes en plastique dans les arbres. Puis surtout un rythme peinard. Huit concerts entre 13 heures et 1 heure du matin… Au Micro, on n’est pas pressé. Et c’est un plaisir. Une partie de son charme. Avec évidemment le côté décalé de l’affiche. Car on ne voit pas tous les jours un GaBLé ou un Colin Stetson. Les premiers décomplexent depuis quelques années maintenant la pop française. GaBLé définit sa musique comme du punk à flûtes, du folk déglingué ou de l’électro branque… Les trois zigotos gloussent, hurlent, dépiautent des cageots en bois et fracassent ou secouent tout ce qui leur passe sous la main pour fabriquer leur folk-hip-pop-rock lo-fi bordélique et gentiment hystérique. Bluffant. Le mot n’est pas assez fort pour refléter l’incroyable prestation de Colin Stetson. Colin a travaillé avec Tom Waits, Lou Reed, Godspeed, Arcade Fire et Bon Iver… Colin est saxophoniste. Un saxophoniste qui se plaît à réinventer les possibilités de son instrument truffé de micros comme pour nous inviter à la meilleure des places. Celle où on entend tout. Jusqu’au bruit des doigts sur les touches. Celle des musiciens.

Pendant trois quarts d’heure, Stetson (qui a même un micro accroché au cou) souffle comme un damné dans son immense saxophone basse. Une hallucinante performance physique et un fameux voyage sonore dès qu’on parvient à s’y abandonner. Fabuleux.

La dernière claque du Micro (on ne va pas s’attarder sur Bonaparte et son disco punk foutraque et carnavelesque mais bidon et un Tim Exile guère vraiment fascinant), c’est évidemment The Monsters. Le groupe du Reverend Beat-Man. Patron du hautement recommandable label Voodoo Rhythm. Les Monsters font dans le vieux punk garage, le rockabilly trash. Et ça dézingue. Le Reverend de sa voix diabolique dédicace une chanson à Stinky Lou (Lou’s Bar tu connais?) and the goon mat (groupe liégeois qui a jadis sorti un disque sur sa maison de disques) et les festivaliers s’excitent. Les Monsters seront au Trix à Anvers jeudi avec monsieur Ty Segall, Kid Congo et les Tropics pour ce qui sera sans doute la soirée la plus rock’n’roll de l’été. See you on Thursday…

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