Justice de classe

En concert lundi soir, Justice a fêté sa Victoire de la musique dans une AB qui a démarré au quart de tour.

Une question de momentum. Dans les années 2000, Justice était là où il fallait. La bonne place au bon moment. Tout le monde n’a pas la possibilité de pondre un hymne générationnel: en remixant le Never Be Alone de Simian, le duo français a sorti le Smells Like Teen Spirit de l’époque, le Highway to Hell des fluo kids.

Là, on est en 2012, et en gros, rien n’a changé. L’automne dernier, Justice a sorti un second album, plutôt bon, qui a bien essayé d'(un peu) redistribuer les cartes. Deux, trois plans prog-rock, des références à Queen, des solos guitares à la ZZ Top… De tout cela, il n’en reste toutefois plus grand-chose une fois retriturés pour la scène. Lundi soir, dans une Ancienne Belgique archi-sold out et remontée à bloc, Justice a ainsi filé droit. Propre. Net. Carré. Pas finaud, ni révolutionnaire. Mais efficace. Sur scène, on a ressorti les amplis Marshall de la tournée précédente. Au milieu, devant les machines, la fameuse croix blanche, et les deux Frenchy, Gaspard Augé planqué derrière son abondante tignasse et Xavier de Rosnay mieux peigné et plus éveillé. Les t-shirts hard rock sont de rigueur, de même que la pose flegmatique, détachée. Les titres s’enchaînent et se culbutent, mixés les uns dans les autres (Genesis vs Civilization, suivi de Helix vs Phantom). Ce sont les montagnes russes, l’enchaînement vite fatigant de gimmicks sur un groove un peu trop monochrome. On reste à quai, mais force est de constater que le public exulte. En fait, c’est surtout le light show, sans esbroufe mais d’une efficacité dingue, qui donne vraiment le rythme.

Quand il passe au rouge, c’est le moment de Stress. Enfin, un changement de ton. Plus bruitiste pour le coup. Deux, trois beats plus défractés font également leur apparition. Avant de sonner la charge finale, distillant des fragments de Never Be Alone, qui agissent comme des réflexes pavloviens auprès des kids. En rappel, l’excellent single On’n’On, ponctué du Phantom Part II, et la messe est dite. Prochaine homélie en juin prochain, à Werchter.

Laurent Hoebrechts

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