Le crowdlending, le nouveau financement pour la culture?

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Marise Ghyselings Journaliste

Après le crowdfunding, voici le crowdlending. Cet autre financement participatif a permis au Théâtre de la Toison d’Or de récolter 50.000 euros en moins d’une minute. La solution pour financer le monde culturel?

Le temps où les banques détenaient le monopole du prêt avec intérêts est révolu. Aujourd’hui, chaque particulier peut désormais prêter de l’argent contre remboursement avec intérêts. Voici le crowdlending, le prêt participatif. Contrairement au crowdfunding, il ne s’agit plus de lever des fonds via des dons mais bien via des prêts avec intérêts destinés à des entreprises ou des organismes culturels pour réaliser leur projet. Ce nouveau système de financement est supervisé et organisé par des plateformes en ligne comme Look&Fin, la première plateforme de crowdlending en Belgique, et connaît aujourd’hui une croissance record. En 2015, cette plateforme a en effet levé plus de 3,5 millions d’euros, presque trois fois plus qu’en 2014, avec un taux d’intérêt moyen de 8,75%.

Le Théâtre de la Toison d’Or à Ixelles a fait appel à cette banque 2.0 vendredi dernier pour pouvoir rénover une deuxième salle de spectacle. En seulement 40 secondes, l’objectif de 50.000 euros était atteint. Cette somme complète un financement de 96.000 euros obtenu auprès du fonds d’investissement St’Art. La seconde salle de 100 places ouvrira ses portes le 15 novembre 2016.

Ce temps record n’est pas un cas unique. Que ce soit pour lancer un nouveau produit ou construire un nouveau bâtiment, les projets portés par Look&Fin ont l’habitude de trouver leurs financements en quelques minutes, voire quelques jours pour les montants plus conséquents. Il faut dire que la plateforme sélectionne les projets, 3% seulement en 2015, et calcule le risque du projet selon le profil de la société, les fonds propres et l’apport d’une banque ou non. Plus le risque est élevé, plus le taux d’intérêt le sera. En ce qui concerne les investisseurs pour le Théâtre de la Toison d’Or, le remboursement est assuré avec un taux d’intérêt de 7% mais le rendement peut varier de 6 à 12%.

Le TTO, cet exemple

« Nous voulons montrer qu’il est possible, pour certains types de projets culturels, dans le domaine des arts de la scène, de trouver des financements alternatifs et créatifs, où on n’est ni dans le don, ni dans le subside, parce qu’on sait que l’Etat est durablement désargenté, a rapporté Albert Maizel, le directeur du théâtre au micro de la RTBF. Et l’idée était de faire une combinaison entre un financement classique et le reste: faire appel à du crowdlending, c’est-à-dire pouvoir montrer au public qu’il peut s’investir dans un projet de la Toison d’Or en étant remboursé et en touchant un intérêt. »

Une première dans le monde culturel mais à l’heure où il pleut dans les musées, cette initiative devrait montrer l’exemple à d’autres lieux culturels bruxellois en manque de moyens.

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