Critique | Musique

Wilco – The Whole Love

ROCK | Do it yourself: Wilco sort sur son tout neuf, et propre, label un 8è album enregistré dans son tout beau, et propre, studio.

Au départ, Wilco veut enregistrer un double album. Le disque est mort? Vive le disque. Les Chicagoans se mettent dans la caboche d’en filer 2 pour le prix d’un. Folk rock classique vs trip expérimental. Tout le monde sera content et chacun aura un truc à se caler sous la dent. Sauf que comme disait l’autre, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. C’est donc un seul disque, 12 morceaux et pas mal d’idées, que la bande à Jeff Tweedy cache derrière la pochette un peu dégueu de The Whole Love, son 8e album.

On se souvient de la résistance (racheter ses droits aux alentours de 50 000 dollars, sortir par la porte Reprise pour rentrer par la fenêtre Nonesuch, 2 divisions du label) que Wilco avait opposé à Warner en 2001 pour dévoiler Yankee Hotel Foxtrot alors que son employeur lui réclamait un album plus accessible et commercial. Ce huitième effort voit le jour 10 ans, 3 albums et un live, exceptionnel, plus tard sur leur propre et toute nouvelle structure dBpm Records. Amusant quand on sait que la face b de leur dernier single est une reprise de Nick Lowe intitulée I Love my label.

Enregistré au Loft, le studio industriel, surchargé et vintage que le groupe s’est payé sur Irving Park Road, à Chicago, l’album est l’oeuvre d’un Tweedy qui dit aimer de plus en plus écrire en vieillissant.

Quoi qu’on en dise, Wilco reste l’un des groupes les plus constants, consistants et intransigeants de sa génération. Les Américains ont toujours soigneusement évité de se laisser enfermer que ce soit dans une maison de disques, un style ou un format. « Nous avons aussi toujours voulu sortir un album cohérent mais encore une fois, c’est un échec », lisait-on en guise de présentation dans la bouche du garçon.

12 minutes de final

The Whole Love débute avec Art of Almost. Une drôle d’ambiance électronique sert d’introduction, se mue en souffle symphonique et s’interrompt 7 minutes plus tard dans un chaos organisé, un solo de guitare incandescent. Bluffant. Outre à la voix inimitable de Jeff Tweedy, la musique de Wilco doit beaucoup depuis 7 ans maintenant à la gratte de Nels Cline.

Passé I Might, assez traditionnel, puis Sunloathe et son côté Beach Boys déprimé, Dawned on me et ses petits sifflements séduisent. Les ambiances se suivent sans se ressembler. Banals, Black Moon et Open Mind se prennent un peu les pieds dans la pelouse americana mais sans crochet inutile, Standing O, chanson la plus rock de l’album, fonce droit au but. Rising Red Lung brille de tout son dépouillement. Capital City semble avoir été écrit pour un cabaret. Et l’album de s’achever avec une folk song répétitive (One Sunday Morning) qui s’étend sur une douzaine de minutes et évoque la mélodie du Chicago de Sufjan Stevens. C’est quand le concert?

Julien Broquet

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Wilco, The Whole Love, distribué par PIAS. ***
www.wilcoworld.net

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