The Final Frontier – Cette fois, Iron Maiden est vraiment Lost Somewhere In Time

© D.R.

Lundi sortait la nouvelle galette de Iron Maiden, servie sur un plateau de com’ bien rodée. Mais dedans, il y a quoi?

Ce jeudi, Iron Maiden jouera au Pukkelpop. Un concert qui rentre dans leur tournée The Final Frontier World Tour. The Final Frontier, comme leur dernier album sorti ce lundi. Alors, dans cet album que trouve-t-on?

10 chansons. 1 heure et 16 minutes. 4 minutes 28 pour la chanson la plus courte. 7 minutes 40 par chanson en moyenne. Et une piste finale qui se permet une promenade de 11 minutes. Cette fois c’est certain: la bande à Bruce Dickinson est passée au métal progressiste. Finis les titres percutants, remuant une foule en 4 minutes. Le groupe fait dans l’expérimentation, dans les looooooooongs morceaux censés être épiques.

Et j’ai bien dit « censés ». Parce qu’au final, on ne peut pas vraiment dire que ça marche. A vouloir tirer sur la longueur, les chansons en perdent leur dynamique, leur cohérence. Faire du progressif, ce n’est pas donné à tout le monde. Il y a des groupes qui savent vous pondre une piste de 20 minutes qui vous fait voyager, monter lentement, avant de décoller la tête la première dans le plafond, pour finalement redescendre en douceur. Iron Maiden n’en fait pas partie.

Dès que la bande s’attaque à un morceau long, le résultat manque de cohérence. Ils peuvent vous faire planer un peu, avec des mélodies plutôt accrocheuses, des ballades épiques. Ils peuvent aussi vous faire remuer la tête comme au bon vieux temps de Number of the Beast. Mais entre les deux, la transition ne se fait pas. Le passage se fait à l’arrache, de force. Alors que chaque partie est plutôt agréable en soi, le morceau dans son ensemble devient fouillis, désagréable, et donc raté. Ce qui pourrait faire deux chansons réussies devient une piste foireuse. Comme le morceau éponyme à l’album Satelite 15 … The Final Frontier qui pourrait facilement devenir Satelite 15 et The Final Frontier tellement on sent deux morceaux différents collés avec du scotch usé qui ne tient plus trop… Seule exception, Starblind une chanson de presque 8 minutes qui réussit à éviter les pièges dans lesquels tombent ses grandes soeurs.

Et puis, il y a les chansons les plus courtes qui, elles, fonctionnent un peu mieux. Citons Coming Home et The Alchemist. Avec une mention spéciale à Mother of Mercy, seul morceau vraiment réussi de la plaque. Une chanson qui rappelle la grande époque de Maiden.

Mais malgré tous ses défauts, on sait que l’album se vendra très bien. Il est servi par un plan de com’ était réglé comme du papier à musique, lâchant l’information morceau par morceau pour tenter de nous mettre en appétit. Fin 2009, on apprend que le groupe a du matériel et compte en faire un disque. En mars 2010, ils nous annoncent le titre de l’album, et que le mixage en est terminé. En juin, c’est un compte à rebours lancé sur le site du groupe, pour chaque information qui sera diffusée; la pochette, d’abord, puis le tracklisting, et enfin la date de sortie. Quelques jours plus tard, sort aussi El Dorado, single plutôt moyen offert en téléchargement gratuit. Pour le clip de la chanson éponyme à l’album, on aura d’abord un court extrait sur Youtube, avant la sortie complète. Le ridicule est atteint quand le groupe fait un communiqué de presse pour une information d’une importance capitale: les crédits de l’écriture des morceaux.

On pourrait citer une autre date: le lendemain de sa sortie officielle, l’album était déjà disponible en téléchargement illégal. Mais ça, on suppose que ce n’était pas prévu…

David Conte (stg)

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