Tame Impala: danse avec les riffs

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Kevin Dochain
Kevin Dochain Journaliste focusvif.be

Les hippies australiens passaient par l’Ancienne Belgique ce mardi pour un concert halluciné, avec sous le bras un nouvel album psychédélique à souhait, Lonerism.

On n’avait pas hésité bien longtemps, à l’annonce du concert de Tame Impala à l’AB, à foncer acheter nos billets. Il faut dire que, même si on n’avait encore rien entendu du petit nouveau Lonerism à l’époque, on était encore sous le choc d’InnerSpeaker, album-claque du groupe de Perth sorti il y a deux ans. Puis ont commencé à filtrer les extraits sur le Web. Apocalypse Dreams d’abord: mouais, pas mal, on s’attendait à mieux. Elephant ensuite et, sur ce coup-là, coup de poing frontal: riff martial emprunté à Black Sabbath et ligne de chant claire que John Lennon n’aurait pas renié, le cocktail est parfait.

Alors, certes, lorsque Tame Impala entame son concert bruxellois avec Endors-toi, on se dit qu’il aurait été possible de choisir meilleure entrée en matière. Mais le morceau a l’avantage de donner le ton d’emblée: psychédélique à souhait et totalement décontracté. Pieds nus sur scène, Kevin Parker caresse sa Rickenbacker et en triture le son dans une pléthore d’effets. Qu’on y adhère ou pas, la plongée dans le rock lysergique des 60’s-70’s est inévitable: Cream, Led Zeppelin et les Beatles post-Rubber Soul ne sont jamais loin.

C’est quand les cinq musiciens -et plus quatre comme auparavant, le batteur Jay Watson ayant déménagé derrière les claviers pour laisser sa place à un Français, Julien Barbagallo- dégainent les premiers « singles » que le concert démarre réellement: Desire Be Desire Go fait mouche et Solitude Is Bliss a droit à un réarrangement carrément planant. Et quand ils enchaînent sur Feels Like We Only Go Backwards (dont la chorale new-yorkaise PS22 a récemment proposé une magnifique version), on est immédiatement transporté ailleurs. Les couches de fuzz, de reverb et de flanger semblent d’ailleurs avoir un effet psychotrope sur notre voisine qui lève les mains au ciel et les contemple comme des mobiles au-dessus d’un couffin.

Mention ultra-spéciale à Elephant qui, non content d’être sans doute l’un des meilleurs morceaux de l’année, fait office de tsunami scénique. Et à Half Full Glass of Wine, seule pioche dans le premier EP du groupe, et son riff piqué à Jeff Beck. Ou encore à Runway, Houses, City, Clouds, qui s’occupe d’infliger la claque finale, histoire d’oublier les quelques rares pas de travers du concert et de confirmer que Tame Impala est sans aucun doute ce qui se fait de mieux en matière de rock psyché aujourd’hui, côte à côte avec Black Mountain… It feels like we only go backwards, baby: la rétromania n’a pas dit son dernier mot.

SETLIST: Endors-toi / It Is Not Meant to Be / Desire Be Desire Go / Mind Mischief / Solitude Is Bliss / Feels Like We Only Go Backwards / Make Up Your Mind / Keep on Lying / Lucidity / Elephant / Alter Ego / Apocalypse Dreams / Half Full Glass of Wine /// Be Above It / Runway, Houses, City, Clouds

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