Critique | Musique

Strange Boys – Live Music

POP | Les Strange Boys campent leur solide cadence d’un album par an et sortent un troisième disque à la coule truffé de ballades.

Live Music. Pour le même prix, on penserait que les jeunes Strange Boys en panne d’inspiration nous font déjà le coup du CD concert. Que nenni. Ryan Sambol parle de vivre la musique. Et le Texan sait ce que c’est. Lui qui, depuis 2009, sort un album tous les ans. « C’est rien, ridicule, insignifiant, à côté de ce que peut enregistrer un mec comme John Dwyer, le leader de Thee Oh Sees, commente le bonhomme, 24 ou 25 ans seulement, au bar de l’Ancienne Belgique. Chaque fois que tu le vois, John est en train de sortir un nouveau disque et tu te dis: « Merde, il est temps de retourner à la maison et d’écrire de nouvelles chansons (rires). »« 

Comme Ryan le croise plus souvent qu’avant depuis son déménagement à San Francisco, les étranges garçons ne sont pas prêts de se reposer sur leurs rock’n’roll lauriers.

Leur dernier album en date, Live Music, est le fruit de 2 sessions. Il a été enregistré en Californie et au Texas. « Chacun a droit à une face du vinyle… Les styles et les producteurs sont tellement différents que c’était la meilleure chose à faire pour éviter l’album schizophrène. »

Cet album, il contient pas mal de piano et ça lui va bien. Comme sur Me and You, l’entêtant titre d’ouverture. « Je suis encore un débutant mais ça ouvre de nouveaux horizons. Je trouvais par ailleurs ma voix ennuyeuse quand j’écoutais nos 2 premiers disques. Souvent, j’appréciais le morceau jusqu’à ce que je me mette à chanter. J’ai donc essayé d’utiliser un peu autrement mes cordes vocales. » Quelque part entre Dylan et Doherty.

Dick Clark et Jay Reatard…

Ryan n’a pas grandi dans un environnement particulièrement musical. Les disques qu’il entendait enfant, c’était ceux qui tournaient dans le restaurant où bossait son père. Un restaurant musical de Dick Clark, le plus vieil adolescent du monde. Célèbre présentateur de télé américain qui a donc ouvert une chaîne de restauration (Dick Clark’s American Bandstand Grill).

Ryan n’est pas non plus à la pointe en matière de technologie. La seule musique qu’il écoute, c’est sur vinyle ou à la radio. « Je viens d’acheter un ordinateur. La prochaine étape, c’est l’iPod », plaisante-t-il.

Le Californien d’adoption n’est pas bien vieux mais il a quand même eu le temps de côtoyer un certain Jay paix à son âme Reatard. « Lui aussi vivait la musique. Il essayait de sortir le plus de disques possibles. Des disques à l’énergie sauvage. Sa discographie parle pour lui. » C’est Reatard qui a permis aux Strange Boys de signer sur le label In the Red. Lui aussi qui avait, dans un premier temps, bossé sur leur premier album. « On avait essayé de l’enregistrer en un week-end mais Jay était très occupé. Blood Visions marchait bien. Il avait la tête ailleurs. On l’a donc réenregistré nous-mêmes. Quand il l’a appris, en lisant un magazine, il a voulu m’étriper 2 fois. Il m’a foutu dehors d’une salle alors qu’on devait assurer sa première partie. M’a suggéré d’aller me faire enculer. Vingt minutes plus tard, il me prenait dans ses bras en me disant que j’avais bien fait et que je ne devais pas m’inquiéter.

Julien Broquet

Strange Boys, Live Music, distribué par Rough Trade. ***
WWW.STRANGE-BOYS.COM

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