Scandales politiques, rituels anti-fric et douche froide pour les ufologues!

Church of Burn © DR
Serge Coosemans
Serge Coosemans Chroniqueur

Sur Twitter, il y a cette manie du #FollowFriday, où l’on balance à son public des comptes que l’on estime valoir la peine de suivre. Scandales de politique internationale détricotés à l’aide des nouvelles technologies, rituels magiques consistant à sacrifier de l’argent et douche froide pour les amateurs d’OVNI, ce Crash Test S06E37 vous dévoile les siens. Un lundi, oui!

Forensic Architecture & Forensic Oceanography

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C’est à Liège, l’an dernier entre deux confinements, que j’ai découvert le travail de Forensic Architecture. Dans le cadre de la Biennale de l’Image Possible, dans un endroit qui s’appelle La Menuiserie. Y était montré un de leurs films complètement révoltant et glacial: Mare Clausum. Sea Watch vs The Lybian Coast Guard, qui date de 2018. Durant une demi-heure au goût d’éternité, on y voit des garde-côtes libyens fort incompétents se prendre longtemps le chou avec des sauveteurs de l’ONG Sea Watch et un hélicoptère de l’armée italienne au pilote assez remonté tandis que… se noient des migrants. Ce qui secoue fort émotionnellement et comme l’expliquait fort bien le programme de la Biennale: « Forensic Architecture est une agence de recherche fondée en 2010 et basée à l’Université de Londres. Constituée d’architectes, d’informaticiens, d’artistes, de journalistes et d’avocats (je vous passe l’écriture inclusive d’origine, ndlr), elle a été créée pour répondre à l’érosion de la confiance des citoyens dans les jugements liés aux crimes d’État. Grâce à la prolifération des médias open source et à l’utilisation des images de smartphones pour documenter les violations des droits humains, l’agence mène des enquêtes approfondies qui reposent sur des reconstructions spatio-temporelles rigoureuses pouvant faire office de preuve légale. Elle travaille pour des organisations humanitaires ou environnementales, des médias ou encore des communautés victimes de violence politique. » L’agence a aussi une petite soeur, Forensic Oceanography, qui « en combinant les données radar, des images satellite et des systèmes de suivi des navires« , cherche à « éclairer les responsabilités » dans le cas de drames humains comme celui exposé dans ce film de 2018. Il y a quelques jours, Forensic Artchitecture a encore alerté le grand public du fait que l’armée israélienne avait consciemment bombardé une usine de pesticides à Beit Lahiya dans le seul but d’intoxiquer les alentours et provoquait à Gaza des tremblements de terre à l’aide d’un nouveau type de munitions, utilisé pour faire s’écrouler les tunnels sous la ville. Bref, un compte à suivre quand il ne pleut pas, bien après la digestion et jamais avant d’aller se coucher!

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L’image de Serge Gainsbourg mettant le feu à un billet de 500 francs français en direct à la télévision française, en 1984, est restée célèbre. Ce que l’on oublie en revanche souvent, c’est la raison de cet acte ayant à l’époque scandalisé pas mal de monde. Gainsbarre se plaignait tout simplement de son taux d’imposition fiscal: 74%, selon lui, du « racket » qui ne va pas « aux pauvres mais au nucléaire« . Bref, du discours typique de fin de banquet chez les rupins. De l’esbroufe. Le billet de banque en question n’a d’ailleurs pas été totalement détruit. Il y a deux ans, il a même été proposé aux enchères. La société du spectacle, le spectacle de la société. De la provoc peut-être spontanée mais bien cadrée et aussitôt récupérée par le système. Tout cela faisant que Gainsbarre et son Pascal restent à mes yeux très petits joueurs quand on en vient à parler de cramer du fric. Alors que The KLF…

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C’est en 1994, sur une île écossaise venteuse, que le duo techno-pop y « sacrifie » sa fortune, un million de livres sterling, quasi l’entièreté des profits générés par leurs disques à succès. Un succès aujourd’hui quelque peu oublié mais immense: en 1991, The KLF est le groupe qui vend le plus de singles au monde! Bill Drummond et Jim Cauty se sont souvent expliqué au sujet de cette cérémonie, de ce « rituel« . Il est arrivé à Drummond d’admettre regretter le geste mais contrairement à Gainsbarre, il ne s’agissait ni de provoc médiatique, ni de protester contre le système fiscal. C’était plus d’ordre… magique. Comme l’explique John Higgs dans son fabuleux livre The KLF: Chaos, Magic and the Band who Burned a Million Pounds, si quelqu’un veut échapper au pouvoir de l’argent, à la mainmise de l’argent sur nos vies, il ne s’offre à lui guère d’autre solution que de détruire l’argent. Si vous achetez des choses qui vous plaisent, l’argent circule, ce qui lui donne son pouvoir. Si vous l’offrez, pareil. Si vous l’abandonnez, si vous clouez par exemple un gros billet de banque à un arbre, quelqu’un viendra le prendre. Et le fera à nouveau circuler. Bref, le seul moyen d’ôter son pouvoir à l’argent, c’est de l’empêcher de circuler et de fructifier. Donc de le détruire.

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L’idée peut sembler simplement naïve mais tient sans doute plutôt de la simple évidence. Elle a en tous les cas percuté pas mal de cerveaux, le rituel des KLF ayant généré pas mal de commentaires et de réflexions depuis 1994. Alan Moore s’y est notamment intéressé, toujours un bon signe quand on a de la sympathie pour les anarchistes et les magiciens. Aujourd’hui, il existe carrément une myriade très underground de brûleurs de billets de banque aux profils et aux fortunes variées mais tous titillés par cette idée que cramer des billets tient davantage du rituel émancipateur que du geste provocateur à faire en direct à la télé. Ces gens ont leurs forums, leur magazine même. Les soirs de désoeuvrement, il peut être très agréable et même très « enrichissant » (haha!) de partir à leur découverte. La ballade peut par exemple commencer via le compte Twitter de The Church of Burn, une belle balise. À noter que mon esprit taquin a bien entendu fortement envie de conseiller cette exploration au ministre Frank Vandenbroucke!

You too, you want to believe? Les OVNI reconnus « réels » par le Pentagone… Les images d’objets non identifiés opérant à des vitesses dites dingues capturées sur les radars de navires de guerre américains… Barack Obama reconnaissant très sérieusement à la télévision qu’il vole dans le ciel yankee depuis quelque temps déjà des choses inconnues et étonnantes « que l’on ne comprend pas très bien et que l’on ne sait pas reproduire« … 2021, l’année où les OVNI font le buzz, où les OVNI font désormais l’objet d’articles drôlement moins moqueurs que jadis. Tout le monde semble donc vouloir y croire. Tout le monde sauf Mick West, un « debunker » (« un démystificateur« , dirait-on au Québec) dont les tweets récents font office de douche certes froide mais plutôt très salutaire pour l’intelligence collective. Les pyramides volantes? « Une erreur de focus de caméra en vision nocturne facile à reproduire » et boum, une vidéo pour le démontrer! La soucoupe volante disparaissant en mer? « Sans doute un ballon ou un oiseau dans le vent« . Et, bam, prends ça, le fan fada des X Files! Casseur d’ambiance donc, Mick West est sans doute le type le plus trollé du moment. Il semble toutefois avoir entièrement raison sur au moins un point: si Barack Obama et certains proches du dossier OVNI semblent totalement de bonne foi, les soi-disant preuves de l’existence d’objets volants non identifiés avancées par des figures médiatiques polémiques telles que Jeremy Corbell et Tom DeLonge tiennent quant à elles visiblement pas mal du concerto de flûtes. Salutaire à suivre, donc, que ce Mick West; surtout à cette époque où il n’a jamais été aussi facile et même encouragé de croire aux aliens! Encore faut-il préférer le scrogneugneux posant les sales questions aux 1000 andouilles crédules. Un truc qui se perd aussi, mine de rien.

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