Rock Werchter J2: White Summer

© Olivier Donnet

Comme sorti d’un film de Tim Burton avec son teint pâlot et son chapeau, Jack White a mis une fameuse claque à Werchter.

Les mecs ou les filles? Depuis le début de sa dernière tournée, c’est la question que se posent tous les spectateurs des concerts de Jack White. Jack tourne le monde avec deux groupes en même temps. L’un formé de cinq boys. L’autre constitué de six girls. Et pour pimenter le tout, il choisit au jour le jour celui qui va jouer. Genre : « les gars, ce soir, vous êtes en congé. Vous pouvez aller vous faire une toile. » Ce qui lui coûte du pognon mais a le don de lui faire plaisir. Et l’ex White Stripe sait qu’on n’a que celui qu’on se donne. Flanqué des garçons (on l’avait vu avec les filles deux jours plus tôt à Cologne), monsieur Jack a puisé pendant une heure et quart à travers toute sa discographie pour nous balancer le meilleur concert de ce 38e Rock Werchter. Un concert sans set list. Car pour garder ses musicos au taquet, le natif de Detroit choisit ses morceaux sur l’humeur du moment. Jack a dit Missing Pieces. Et hop, tout le monde joue Missing Pieces… Entre Dead Leaves and the Dirty Ground, une chouette entrée en matière, et Seven Nation Army qu’il avait, c’est tout à son honneur, snobé en Allemagne, le Jack a largement puisé dans son album solo Blunderbuss, livré une version de dingue du vieil (2000) Hello Operator des White Stripes et conféré à Hotel Yorba un charme très traditionnel… Il a fait péter les solos de gratte (il y a presque que lui à pouvoir se le permettre sans nous plonger dans un profond ennui). Asséné un méchant Hardest Button to Button et fredonné un bucolique We’re gonna be friends dardé par les rayons du soleil. Il a tapé dans les Raconteurs (Steady as she goes), revisité du Dead Weather (l’incandescent I Cut Like a Buffalo). Et même interprété le Two Against One qu’il a enregistré avec Danger Mouse pour le projet Rome. Une batterie de feu, une contrebasse, un violon, deux pianos… Ca tue. Jack White est le roi. Keith Richards a récemment annoncé qu’il pourrait produire le prochain album des Rolling Stones (il a déjà encadré Wanda Jackson et Loreta Lynn). On aura au moins une bonne raison de l’écouter.

J.B.

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