Pour en finir avec Les Ardentes

Tyler The Creator © Olivier Donnet
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Le festival liégeois s’est terminé dimanche soir sur la victoire portugaise avec les concerts de Jose Gonzalez et Nekfeu. Retour succinct sur un événement de plus en plus urbain.

Pas encore totalement remis de Werchter (physiquement s’entend) mais déjà prêt pour Dour, on jette un dernier coup d’oeil dans le rétroviseur et tire le bilan de ces onzièmes Ardentes. And the winner is…

Le plus… à son affaire: le hip hop. De Cabalero et JeanJass à PNL en passant par Bigflo et Oli, c’est le rap qui a le mieux marché tout au long du week-end. Ca ne se fait pas en un jour mais Les Ardentes ont tout intérêt à s’installer comme un festival hip hop ou à tout le moins urbain.

>> Notre review du concert de PNL.

Le plus fréquenté: le samedi. En cinq jours, les Ardentes ont accueilli 90.000 festivaliers aux Halles des foires de Coronmeuse. 17.000 personnes le mercredi (Indochine, Suede). 16.000 le jeudi (Mark Ronson, PNL), 18000 le vendredi (Charles Bradley, Christophe, 2ManyDJs), 20.000 le samedi (Alice on the roof, Pharrell Williams) et 19000 le dimanche (Nekfeu, Aaron). Victoire sans surprise pour la journée de Pharrell. Happy?

>> Notre review du concert de Pharrell Williams.

Le plus carnavalesque: Goat. Il y avait quelque chose d’étrange à voir les mystérieux, psychédéliques et bariolés Suédois masqués jouer au soleil en plein milieu de l’après-midi devant quelques pelés et à peine plus de tondus. Mais Goat a fait le boulot en mode Carnaval de Rio. Ceci n’est pas une chèvre…

>> Notre review du concert de Goat.

Le plus Prince de Bel Air: Woodie Smalls. C’est l’avenir du hip hop flamand. Derrière, ses faux airs de Will Smith, Sylvestre Salumu cache un rappeur de Saint-Nicolas qui a le flow, l’accent et les vibes. Big next…

>> Notre review du concert de Woodie Smalls.

Le plus « je t’en mets plein les mirettes »: 2ManyDJs. Difficile de concurrencer les pochettes de disques qui prennent vie et se mettent à bouger pendant le concert ultra efficace des frères Dewaele. En attendant, Flying Lotus, dont on a surtout vu l’ombre, avait une sacré classe planqué derrière un écran aux projections psychédéliques. Simple mais redoutablement efficace.

>> Notre review du concert de Flying Lotus.

Le plus exportable: Stuff. Ca devient tout doucement l’un des groupes les plus costauds de notre plat pays. La première partie idéale (voire peut-être plutôt l’after parfaite) pour les tournées de BadBadNotGood. Les Gantois de Stuff. ont attrapé la carrure internationale.

Le plus incroyable Hulk: Action Bronson. Poids lourd du rap new-yorkais, le cuistot (il est connu pour ses émissions culinaires et a commencé le rap après s’être cassé une jambe dans sa cuisine) a bougé sa graisse pendant une heure pour retourner Les Ardentes avec ses tripes. Dans un élan à la Bruce Banner, le gros barbu a même craqué son t-shirt en plein concert.

>> Notre review du concert d’Action Bronson.

Le plus Coltrane: Kamasi Washington. Avec Thundercat et Snarky Puppy, qui a reçu pour son disque Sylva le Grammy du meilleur album instrumental contemporain, Les Ardentes ont prouvé que le jazz pouvait très bien fonctionner dans un festival de jeunes. Mention spéciale à Kamasi Washington, le plus grand de tous les saxophonistes en baskets.

Le plus Beavis and Butt-Head: Kurt Vile. Il sent l’Amérique à plein nez le grand Kurt Vile avec ses cheveux dans les yeux, son rock des grands espaces et son rire MTV piqué à Beavis and Butt-Head. Un concert à la coule qui transpire autant les Etats-unis qu’il sent la glandouille.

Le plus désert: Jameszoo. Allumées par De Morgen (« j’ai été à des fêtes scouts où il y avait plus de monde »), les Ardentes ont surtout été délaissées en début de journée et sur les projets plus rock ou intimistes comme le concert de Cat Power (qui jouait en même temps que Pharrell). Le peu de monde devant Jameszoo foutait quand même un peu la déprime.

>>Notre review du concert de Jameszoo.

Le plus cocasse: Indochine. Le concert des Français a mercredi suscité les reproches de plusieurs riverains. Désireux de se faire pardonner, Nicolas Sirkis a demandé aux Ardentes l’adresse de la vieille voisine qui se plaignait que son lit tremblait à cause des infrabasses. Indo compterait lui faire un petit cadeau…

>> Notre review du concert d’Indochine.

>> Toutes les photos du festival, par Olivier Donnet: jour 1jour 2jour 3jour 4jour 5

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