Namdose: l’union fait la force

"Je pense qu'il y a deux grands terreaux communs. L'humour et la boisson. Parce que mine de rien, quand on ne fait pas de musique, on boit quand même quelques bières et on aime bien faire des blagues." Les amitiés franco-belges selon Romain Benard...
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Né de la rencontre entre BRNS et Ropoporose, Namdose sort un premier EP et prolonge une aventure initiée par les Nuits Botanique.

Dans le divan, sous un lustre imposant que ne vendra jamais Ikea, est installé Timothée Philippe, le batteur-chanteur de BRNS, perturbateur attitré des D6bels Music Awards, arrivé en vélo vintage. Sur un écran d’ordinateur posé sur la table et à l’image trop saccadée (on terminera au téléphone) intervient Romain Benard. Soit la moitié du jeune tandem vendômois Ropoporose, qu’il anime avec sa soeur Pauline. Romain va bientôt emménager à Bruxelles, mais en attendant, Namdose se joue des frontières. Les deux groupes se connaissent depuis six ans déjà. La première rencontre a lieu en 2013 pendant Les Rockomotives, un festival dans le Loir-et-Cher…

« On avait vu BRNS sur scène, retrace Romain. Et on avait un peu fait la fête ensemble. Je distribue des tracts pour les Rockos. Et en 2012, je crois, Richard Gauvain, le programmateur, m’avait envoyé une petite lettre accompagnée de Wounded de BRNS. Paupau et moi sommes tombés dedans comme Obélix dans la marmite de potion magique. On commençait à jouer ensemble. On était un peu timides quant à savoir vers quoi on comptait se diriger. D’autant plus avides d’écouter des choses très fortes. BRNS et dans un autre genre Peter Kernel ont confirmé ce qu’on pouvait et ce qu’on aimerait faire. Ce sont deux projets qui nous ont portés. »

C’est le même Richard Gauvain qui a soufflé le nom de Ropoporose aux Bruxellois. « Pauline avait 17 ans. Ils étaient super jeunes mais aussi extrêmement créatifs, reconnaît Tim. On avait un peu flashé. Ce qui était assez foufou, c’était d’entendre une telle maturité dans la composition et dans le retour aux sons vrais. Ce que j’appelle « les sons vrais », c’est une vraie batterie, de vraies guitares. Il y avait aussi une espèce de fraîcheur que j’avais ressentie par exemple chez Arcade Fire. »

En 2016, les deux groupes sortent un split pressé à 300 exemplaires pour fêter dignement le Record Store Day. « Joseph (Meersseman, NDLR) et Richard, nos papas respectifs, nous ont proposé de nous faire la main sur un disque, retrace Romain. Une face chacun… Mais ce n’était pas encore l’objet d’une véritable rencontre artistique. » Une première étape toutefois sur le chemin du band hybride. La deuxième est liée aux dernières Nuits Botanique. « BRNS avait été invité à jouer au festival, reprend Tim. Et on s’est dit que c’était l’occasion, comme on était déjà passés par les Nuits plusieurs fois, d’essayer quelque chose de spécial. On voulait inviter un groupe qui nous plaisait et éventuellement créer un événement un peu particulier comme on l’avait fait avec Carl et les Hommes-boîtes. Paul-Henri Wauters (programmateur des Nuits, NDLR) a accepté mais a suggéré que ce soit une vraie créa. Qu’on se sorte un peu les doigts du cul et qu’on fasse quelque chose de vraiment unique. L’idée nous a plu. »

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Début 2018, les deux groupes se retrouvent à Bruxelles dans le local sans fenêtre des BRNS pour une première séance de composition. Un mois plus tard, ils se donnent rendez-vous à Azé, près de Vendôme, dans une superbe maison d’architecte toute vitrée qui donne sur la forêt. « C’était super de fomenter plein de bouts d’idée dans cette cave où répètent les BRNS parce qu’il y a un truc un peu brut. On devait y aller. Emmagasiner. De l’autre côté, il y avait cette ambiance de grands espaces qui nous a permis de les étoffer, de les laisser s’épanouir. » Les Belges et les Français terminent le travail à mi-chemin. Dans la maison des parents d’Emmanuel Milon (Bruxelles ma belle). « C’est vraiment sur les bords d’une falaise, ponctue Tim. Hyper classe. Dans une super belle grange. Plus poétique que notre putain de local. »

Liberté, égalité, fraternité…

L’aventure musicale, humaine et scénique se prolonge aujourd’hui par un EP et un groupe, tous deux intitulés Namdose. Une intégration, une fusion assez rares finalement dans le monde du rock. Les supergroupes et les petits partenariats sont courants mais les bands qui font équipe comme Pneu, Electric Electric, Marvin et Papier Tigre pour former La Colonie de Vacances, ça se croise nettement moins souvent… « On n’avait pas vraiment enregistré avant le concert. Juste des aide-mémoire, précise Tim. Mais sur le disque, on retrouve six des sept morceaux qu’on avait interprétés ce soir-là. »

Ils sont nés de jams. Sur des bases relativement simples. « Les batteries prennent beaucoup de place. On savait qu’on allait devoir se coordonner. On ne joue pas spécialement de la même manière Romain et moi. Et pour les autres, ça a été aussi synonyme de questionnement. Il y a deux guitares. Est-ce qu’on se répète? Est-ce qu’on se complète? On s’est beaucoup tourné autour. Avec Antoine (Meersseman, NDLR ) aussi, qui amène les grosses lignes de basse. D’une certaine manière, on a essayé de simplifier au niveau des arrangements. Avoir un espace assez plat et clair pour pouvoir bien s’y retrouver. »

Nineties, à la fois saccadé et pop, jouant avec les voix de Tim, Pauline et les choeurs de hooligans (Woe), le résultat est plus direct et plus frontal que BRNS, presque un peu pressé. Mais aussi plus dense, moins primaire que Ropoporose… Coup d’un disque? « Pour l’instant on n’en sait trop rien. La tournée se met juste bien. On attend notre nouvel album qui est en cours de mixage et Ropoporose va se mettre à composer pour le sien. C’est toujours un peu pénible l’attente, ce temps de latence, cette inertie qu’il y a sur la sortie d’un disque. Mais on n’a pas vraiment le choix. Du coup, ce projet est assez libérateur. Il pourrait y avoir d’autres périodes où on se rejoint. Qui sait? Pas mal de dates vont déjà tomber sur l’été. »

Namdose, distribué par Yotanka. ***(*)

Le 27/03 à l’Atelier 210 (Bruxelles).

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