Les montagnes russes pop de Django Django

Django Django a conçu Marble Skies comme "le disque d'un été chaud à Londres. L'album de quatre mecs qui transpirent." © DR
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Plus direct et radiophonique que jamais avec Marble Skies, Django Django repart pour un tour de montagnes russes. Quand la pop fait le grand huit et se promène en train fantôme…

Dans le clip saccadé de Tic Tac Toe, Vincent Neff, le chanteur et guitariste de Django Django, part en expédition chercher du lait. Sur le chemin, il gagne dix livres au billard contre un mec avec des dents en or, partage un fish and chips avec des mouettes et fait un tour de manège. Drôle, ludique, foufou, bricolé et typiquement britannique (il a été tourné à Hastings, cité côtière du sud de l’Angleterre), le petit film va bien au teint du groupe écossais et à sa pop en montagnes russes. La vidéo est l’oeuvre de John Maclean, membre de feu le Beta Band. John est le frère de Dave (batteur et producteur de Django Django) et accessoirement le réalisateur de Slow West avec Michael Fassbender. L’histoire d’un ado qui quitte son Écosse natale pour tenter de retrouver son amoureuse dans le Colorado. « On n’a pas essayé d’avoir Fassbender dans notre clip. Par contre, on l’a vu à quelques-uns de nos concerts, sourit Vincent. Je l’ai déjà croisé une paire de fois dans l’est de Londres mais on ne se connaît pas. » Les deux hommes ont pourtant déjà tourné ensemble. C’était en 2009 pour Man on a Motorcycle. Un court métrage de John Maclean tourné avec un téléphone portable. « J’avais juste une scène. Je ne sais pas si le film est disponible sur YouTube. En fait, je ne l’ai jamais vu. »

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Ils sont comme ça, les Django Django. Relax. Simples. À la coule. L’info est un peu surprenante, mais la fabrication de Marble Skies, leur troisième album, a commencé en janvier 2016 à Londres, aux Urchin Studios, avec la batteuse de Metronomy Anna Prior. « On venait de jouer en Australie pour les fêtes de fin d’année, retrace Vincent . Dave, vidé, était reparti en Écosse (après une halte à Los Angeles pour donner un coup de main à KT Tunstall, NDLR). Mais nous, on voulait s’y remettre rapidement. Et pour ça, on avait besoin d’un batteur. On n’écrit pas des chansons avec une guitare acoustique comme Father John Misty…On avait fait plusieurs fois la première partie pour les concerts de Metronomy. On connaissait assez bien Anna. Elle nous a rejoints pendant une semaine et demie. »

Tout en communiquant avec leur gourou, terré à Aberdeen, les Django Django ont poursuivi le travail dans un deuxième studio. Celui qu’ils se sont construits avec leurs petites mains dans le nord de la ville. « On voulait renouer avec le processus créatif qui avait débouché sur notre premier disque. Pour le deuxième, on avait loué un grand studio mais l’ordre des morceaux n’était pas très intelligent. Ça ne formait pas une entité, un tout. Celui-ci est plus homogène. Les chansons fonctionnent dans le contexte d’un album. Jim et moi chantions sur tous les morceaux de Born Under Saturn . Ici, on a chacun nos parties. Ce qui apporte davantage de clarté. On avait mis tellement de couches de voix sur le précédent: ici, on a voulu se concentrer davantage sur les mélodies. On a simplifié. » « Musicalement, on n’a jamais vraiment commencé un disque en sachant comment il allait sonner, embraie le bassiste Jim Dixon. Quand j’entends le nom du dernier, Marble Skies , je pense à un truc apocalyptique mais ce n’est pas vraiment ce qu’il dégage comme ambiance. Pour moi, il est plus lumineux, plus pop. Chacun perçoit les choses à sa façon. Mais nous, on a pris beaucoup plus de plaisir à le fabriquer. Il est plus libre, plus joueur, plus optimiste. C’est le disque d’un été chaud à Londres. L’album de quatre mecs qui transpirent. On aurait dû prévoir des cartes en odorama pour l’accompagner, d’ailleurs… »

Les montagnes russes pop de Django Django

Slow Club et Miami Vice

Il y a des choses surprenantes, bizarres même, sur ce nouveau Django Django. Comme ce vilain titre , Surface to Air, chanté par Rebecca Taylor de Slow Club. « Difficile de deviner si les gens vont adorer ou détester ce morceau, reconnaît Neff. Je n’étais pas sûr au début mais je l’aime de plus en plus. Et j’apprécie l’idée que les auditeurs ne nous reconnaissent pas en tombant sur cette chanson à la radio. Dave bossait avec Rebecca, il avait produit certains de ses trucs solo. On l’avait rencontrée au festival South by Southwest. On se connaissait déjà. Ça semblait être une bonne idée. » Dixon rebondit. « Dave trouvait que c’était une mélodie féminine et la voix de Rebecca collait bien à la chanson. Ça ne servait à rien qu’on force les nôtres si on n’en avait pas besoin. Ça rend le truc un peu frais. »

Sur leur deuxième disque, des gens étaient venus jouer du saxophone, du violoncelle… Avec Django, l’occasion fait le larron. Marble Skies revisite ainsi le compositeur tchèque Jan Hammer, claviériste et pianiste (à qui l’on doit le générique de Miami Vice) du Mahavishnu Orchestra… « Dave avait fait une boucle d’un de ses premiers morceaux et Tommy a ensuite développé le truc au piano, retrace Vincent. C’est entre la reprise et le sample en fait. Devait-on vraiment le consulter? Je ne sais pas. Hammer voulait qu’on change quelques accords mais ça ne fonctionnait plus aussi bien. On a communiqué par e-mails avec lui. D’habitude, tu traites avec des managers, des avocats. C’était cool que ça se passe comme ça… »

L’album peut sembler parfois un peu grossier, bourrin ou FM, il n’en est pas moins d’une redoutable efficacité avec toujours ce petit côté décalé. Champagne parle par exemple de rester coincé dans un parking la nuit et d’une croisière imbibée sur la Seine. « Les journaux et les magazines sont toujours en quête de nouvelles choses. Ils veulent de nouveaux groupes, de nouveaux mouvements et de nouvelles scènes tous les mois. On n’a jamais laissé ces attentes nous submerger. » Django Django préfère surfer sur sa propre conception du succès…

DJANGO DJANGO, MARBLE SKIES, DISTRIBUÉ PAR BECAUSE/CAROLINE. ***(*)

LE 05/03 À L’ANCIENNE BELGIQUE ET LE 19/3 À L’AÉRONEF (LILLE).

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