Les Ardentes: trois questions à The Human League

The Human League aux Ardentes, oui, Monsieur. Ça peut faire peur? Respect au contraire pour les parrains de la synth pop, cités aujourd’hui à tout va par la jeune génération.

Le trio revient, certes avec quelques rides en plus, mais aussi un nouvel album, Credo, sorti au printemps. « On tournait beaucoup mais sans nouveaux titres. A la fin, on devenait notre propre tribute band, on avait besoin d’injecter nouveau matériel », rigole Joanne Catherall (la brune). Le premier single s’intitule Night People. L’occasion d’une interview-express sur le sujet.

Les gens de la nuit sont-ils différents?

Phil Oakey: Complètement. Ce sont des personnes qui arrivent à s’échapper de leur quotidien. C’est marrant, parce que cela fait bien 2 ans et demi que je ne suis plus vraiment sorti. Mais je ne peux pas rêver mieux que de me retrouver dans un bar, à Soho, avec des gens comme Francis Bacon, ou un Peter O’Toole qui traînerait dans le coin… Le fait de prendre un verre, traîner, discuter, puis se lever pour aller danser… Je remarque que j’aime les gens qui ont ce type de vie. Je déteste de ne pas pouvoir le faire pour l’instant.

Comment la vie nocturne a-t-elle évolué selon vous?

C’est devenu trop grand, les gens ont besoin de faire une pause… Il y avait ce club à Sheffield, le Gatecrasher. C’était juste l’endroit le plus glamour dans lequel j’ai pu mettre les pieds. C’était dans les années 80. La moitié du public était gay, il y avait pas mal de drogues qui tournait, les gens prenaient des exctas. Mais c’était brillant! Et la musique était formidable, bizarre. Les gens étaient fauchés. Ils bossaient la semaine, et claquaient tout pendant le week-end.

C’était mieux avant?

Joanne Catherall: En même temps, on se retrouvait quand même au minimum trois fois par nuit en dessous de la table à éviter les verres qui volaient (rires). Avant de retourner danser…

Phil Oakey: Il y avait des bagarres du genre, les punks contre les rockabillys. Pas mal d’homophobie aussi. La Grande-Bretagne était un pays très agressif en fait. C’est comme si le pays n’était pas tout à fait sorti de la guerre. Dans l’esprit de pas mal de gens, on y était encore. Ils pensaient encore que les nazis pouvaient retourner la situation. Cela a pris pas mal de temps avant que la population passe à autre chose. Au moins jusqu’en 1978, selon moi.

Laurent Hoebrechts

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