Les Ardentes J4: Anarchy in the UK

Sleaford Mods © Olivier Donnet
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Dimanche après-midi, les Sleaford Mods crachent leur vision crue, drôle et cinglante d’une Angleterre amochée. (Post) punk, slam et renvois de Guinness…

« So Mr. Williamson, what have you done to find gainful employment
 since your last signing on date? 
Fuck all. 
I’ve been sat around the house wanking,
 andd I want to know why you don’t serve coffee here. 
My signing on time is supposed to be ten past eleven, it’s now twelve o’clock. » Qu’il dépeigne un entretien à l’ONEM britannique, des potes de pisse ou des gueules de bois, Jason Williamson, carrure et gueule de hooligan anglais, a le sens de l’observation et de la formule. Pendant que son pote Andrew le soutient moralement, une main dans la poche, l’autre dans le pack de Jupiler, Williamson postillonne, crache, dégueule le quotidien de la classe ouvrière britannique avec un accent à couper au couteau et un vocabulaire fleuri. Le mec vient de Grantham, bled où est née Margaret Thatcher et qui a été élu par deux fois il y a une trentaine d’années la ville la plus ennuyeuse du Royaume-Uni. L’aliénation, le manque de fric, la glandouille… Le bonhomme connaît. Et il le slamme bien. Sur un squelettique et patraque fond sonore post punk, il s’époumone jusqu’à en devenir bleu. Se donnant des petites claques derrière l’oreille et se pinçant le nez comme emprisonné par des tics.

Williamson, c’est le genre de mec qui refuse une offre lucrative de musique de pub pour Guinness et file dix euros à un clochard qui lui demande du fric dans la nuit bruxelloise après un concert au Beursschouwburg… Une espèce de Johnny Rotten en moins théâtral. Anarchy in the UK. Le tandem, qui sort ces jours-ci son nouvel album, sera de retour en Belgique dans quelques mois.

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