Critique | Musique

[l’album de la semaine] Nathan Roche – « Drink Up, Rainforest Sinatra »

© BÉNÉDICTE DACQUIN
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Le chanteur australien du Villejuif Underground revient avec un album solo génialement dégingandé. Santé.

On l’imaginait jouer à la pétanque avec des vieux fadas qui lui raconteraient Raymond Goethals, tituber sur le vieux port, se perdre dans le Panier, se noyer dans le pastis voire en train de faire l’acrobate sur le toit du stade Vélodrome un soir de match contre le PSG (sinon ce serait moins drôle). Parti s’installer du côté de Marseille, le génial et givré chanteur australien du Villejuif Underground n’a pas cherché à se planquer sur la Canebière. Il en envoie douze cartes postales. Pensées de comptoir et nouvelles du front griffonnées sur un sous-bock et la nappe encore toute crade de l’apéro.

Le Villejuif Underground est l’un des groupes les plus excitants débarqués sur la scène hexagonale depuis un long moment. Une bande de mélomanes bordéliques, de beautiful losers fantastiques et de géniaux foireux qui oublient de faire le frein à main de leur van (du coup parti s’encastrer dans un arbre) et ont un sens flamboyant des excès (quitte à passer la nuit au poste)…

Deux ans et demi après When Will the Flies in Deauville Drop?, assurément l’un des meilleurs albums français de ces dix dernières années, Nathan Roche déboule avec un disque solo qui ne l’est pas vraiment non plus. Enregistré entre la cité phocéenne et Aubagne avec Guillaume Rottier (Rendez-Vous, Qúetzal Snâkes), Drink Up, Rainforest Sinatra est bien moins bizarroïde et bien plus écoutable que The Landlord, collection d’expérimentations sonores dont il nous avait gratifié avec Paul Bonnet sous le nom de C.I.A. Debutante. C’est un album de rock plutôt pop, franchement bancal et carrément dégingandé.

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Coolitude

Brocante à Belleville, Deep Shit in Dieppe et on ne sait trop quoi à La Ciotat… L’album raconte l’installation en France du Jonathan Richman en slip kangourou. Dans la plus pure tradition australienne, Roche a plus d’une dizaine de groupes à son actif (Disgusting People, Redneck Discotheque, The Revisionists…). Et le faux branleur, touche-à-tout hyperactif, a embauché du monde pour mettre en boîte ce Drink Up, Rainforest Sinatra. Apparemment le quatrième album à paraître sous son propre nom. Vous y croiserez le claviériste du Villejuif (Antonio Beltran), un trublion du label Flightless cher à King Gizzard & The Lizard Wizard (Zak Olsen d’ORB, The Frowning Clouds…), le saxophone de Kyle Knapp (Deliluh), la voix de Sarah-Louise Barbett (Miss Bean, Musique Chienne). Il y a même du violon, du glockenspiel et de la flûte sur ce disque bringuebalant qui renvoie à Lou Reed, au Modern Lovers en chef et au Beck de One Foot in the Grave… Les amateurs du Villejuif seront en terrain connu. Les autres découvriront un grand échalas, coolitude incarnée, qui n’est pas près de disparaître des radars. À-fond nom de Dieu…

Nathan Roche, « Drink Up, Rainforest Sinatra » , distribué par Gone With The Weed. ****

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