Critique | Musique

[L’album de la semaine] George Fest: A Night to Celebrate the Music of George Harrison

George Fest - A Night to Celebrate the Music of George Harrison © DR
Philippe Cornet
Philippe Cornet Journaliste musique

ROCK | Brian Wilson, Norah Jones ou Flaming Lips revisitent le répertoire spirituel de George Harrison lors d’un concert donné en 2014 à Los Angeles.

Fils du défunt Beatles George (1943-2001), Dhani Harrison a déjà organisé un bel hommage au pater en 2002 au Royal Albert Hall londonien via un échantillon anglais contemporain du père. Soit la old guard Clapton, Ringo Starr, Jeff Lyne et compagnie. Dhani remet cela en 2014 au Fonda Theatre de Los Angeles avec une poignée de stars -Brian Wilson, Norah Jones, Ben Harper- mais surtout une branlée de musiciens nord-américains de sa génération à lui, né en 1978. D’où un backing band savoureux, les New-Yorkais du Cabin Down Below Band, qui incarne le meilleur de cette vaste scène americana country-folk-rock capable de porter le groove jusqu’au funk. Première impression: la dizaine d’instrumentistes-choristes pousse les interprètes à leur plus intense niveau vocal. Dans un environnement où l’americana bien préparé sied étonnamment aux vicissitudes du répertoire d’Harrison qui, en son temps, gambada de la pop sixties au psychédélisme sublimé, jamais très loin d’une quête ontologique.

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Quasi presleyien

Dans la captation du concert, sobre et bien sentie, la parole est également donnée aux participants sous forme de courts interludes. Un thème revient abondamment chez les interviewés: la façon dont George a spiritualisé sa musique, parfois via un « humour tordu dans les textes« , selon Weird Al Yankovic, l’ancien parodieur de Michael Jackson se déchaînant le temps de What Is Life. Alors, entendre Norah Jones sublimer Something ou Brian Wilson ranimer My Sweet Lord, c’est franchement émouvant mais attendu, vu la trempe des originaux et le bagage des interprètes. La surprise vient plutôt de deux autres filières. La première s’incarne dans des chanteurs qu’on ne voyait ni là, ni comme ça. On pense moins aux loufoqueries des Flaming Lips (It’s All Too Much)qu’au sex god Perry Farrell revisitant avec bonhommie Here Comes the Sun et surtout Ian Astbury, quasi presleyien en crooner cosmique sur Be Here Now. La seconde satisfaction est de découvrir ici tout un pan de cette génération americana pas forcément connue, par exemple Heart- less Bastards transcendant If Not for You -superbe- ou le Jamestown Revival incendiant If I Needed Someone. Ceux-là, Chase Cohl, The Black Ryder ou encore Karen Elson, ont une habileté instrumentale et des voix de qualité qui impressionnent durablement. Et qui, au passage, pourraient donner deux ou trois indices aux nombreux groupes pseudo-modes infoutus d’exprimer une tonalité ou un sentiment consistants. Merci George, pour le ricochet.

Triple CD/DVD « George Fest: A Night to Celebrate the Music of George Harrison ». DISTRIBUÉ PAR SONY.

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