Critique | Musique

[l’album de la semaine] Bryan’s Magic Tears – Vacuum Sealed

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Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Les Français de Bryan’s Magic Tears se promènent dans l’Angleterre d’il y a 30 ans sur un deuxième album convaincant.

Dans la famille génialement consanguine, frappée et droguée du Villejuif Underground, je demande le petit frère turbulent qui fait une fixette sur les années 90. Du genre à rentrer en 1991 et à filer vers l’Hacienda s’il avait réussi à piquer la DeLorean de Marty McFly. Et pourquoi pas dans le fond. Le Villejuif a bien tiré une des voiturettes de golf à l’organisation du festival de Dour. True story… En attendant, les larmes magiques de Bryan coulent sur les joues du label Creation et inondent les rues décrépites de Paris comme une sale drache d’automne arrose les quartiers reliftés de Manchester.

Fondé et emmené par Benjamin Dupont (Dame Blanche), Bryan’s Magic Tears est une espèce de super groupe du label parisien Born Bad Records. Side project, échappée belle, folle cavalcade… Les plus physionomistes reconnaîtront des membres de La Secte du Futur et de Marietta. Notamment un certain Paul Ramon. Non, bien sûr, pas Paul McCartney, qui utilisait ce sobriquet quand il tournait avec Johnny Gentle au début des années 60. Juste le batteur à moustache qui se cache derrière Pleasure Principle. Autre petit trésor du label parigot. Avec Lauriane Petit à la basse et au chant, Raphaël Berrichon et Medhi Briand aux guitares (il y en a plein dans BMT), Dupont parvient à tisser un mur du son halluciné sans pour autant perdre le fil de ses chansons.

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Enregistré clandestinement, de nuit, au Studio S**** avec Marc Portheau (Thomas Dutronc, Benjamin Biolay…), Vacuum Sealed est un tournant. On avait quitté Bryan’s Magic Tears comme on s’endormait devant la télé et les clips d’Alternative Nation. Abus d’alcool et de psychotropes. Slacker, shoegaze et guitares saturées. Le son de Pavement, Dinosaur Jr. et Ride dans l’oreille fatiguée… Moins bruitiste, plus éthéré, ce deuxième album lorgne nettement moins l’autre côté de l’Atlantique et davantage l’autre bout de la Manche.

Ils ont beau piquer les titres de leurs chansons à The Cure (Pictures of You) et Joy Division (Isolation), les Français sont inspirés. Emballé sous vide mais garanti sans date de péremption, Vacuum Sealed a tout ce qu’il faut pour réveiller les fans malheureux de The Jesus and Mary Chain et My Bloody Valentine, secouer les supporters des Happy Mondays (Sad Toys et… Tuesdays), de Primal Scream et des Stone Roses. Un morceau chanté par Lauriane Petit par-ci (Excuses), un instrumental atmosphérique par-là (Orion’s Gate Arrival)… Sur la face B de son album (la deuxième partie si tu préfères, toi qui n’as jamais acheté un vinyle ou une cassette), Bryan’s Magic Tears calme le jeu. Et si on ne parlera pas de disque de la maturité (un bien trop vilain mot), on évoquera un album dense, épais et léger. Un aller simple Paris-Manchester?

Bryan’s Magic Tears, « Vacuum Sealed », distribué par Born Bad. ****

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