Kiss est de retour, pour le meilleur et pour le pire

© DR

Avec leur nouveau titre « Hell or Hallelujah », premier extrait d’un nouvel opus à paraître en octobre, le groupe livre un bon tube rock FM aux riffs efficaces. Ce n’était pas gagné d’avance. En 38 ans de carrière, les quatre gars de New York nous ont prouvé qu’ils étaient capables du meilleur… comme du pire!

Le rock, dans son histoire, a toujours été friand de rivalités, quitte à virer au manichéisme caricatural. Il y a eu les mods contre les rockers, les Beatles contre les Stones puis Blur contre Oasis. Mais, depuis 40 ans, une opposition dépasse toutes les autres: la « Kiss Army » versus « le reste du monde ». La Kiss Army, c’est littéralement une armée de fans, du type « fidèle-jusqu’à-ce-que-la-mort-nous-sépare », prête à défier toutes les règles du bon sens pour soutenir ses poulains. Leur vie rythmée aux sons du hit disco-rock I Was Made For Lovin’ You, ils figurent parmi les fans les plus virulents de la toile. Toujours prêts à voler au secours de leur groupe préféré, même quand il s’agit de défendre l’indéfendable.

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Car de l’indéfendable, il y en a eu dans la carrière de Kiss. En 38 ans et 19 albums studios (le 20ème, Monster, sortira le 16 octobre prochain) le groupe est passé par tous les stades. Allant du très très bon au très très très mauvais. Une carrière en dents de scie donc, où l’état de grâce atteint dans l’album Destroyer (1976) côtoie l’inénarrable Lick It Up (1983). Dans le clip de ce dernier, le groupe réussit tout de même l’exploit de synthétiser en 4 minutes tout ce que les années 80 ont produit de pire.

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Mais c’est en 1978 que nos quatre têtes peinturlurées repoussent les limites de la médiocrité jusqu’à des sommets rarement égalés. Kiss contre les fantômes, c’est la grande aventure du groupe dans le genre du film rock. Si beaucoup s’y sont essayé et se sont cassé les dents, Kiss y laisse toute sa mâchoire, et plus si affinités. À côté, le Crossroads de Britney Spears et Spice World passeraient presque pour des chefs-d’oeuvre. Et -c’est assez rare pour être noté-, sur ce coup, même les fans n’ont pas suivi. Un film que les quatre acteurs d’un jour auraient sans doute voulu laisser périr en toute quiétude dans une vidéothèque de quartier, jusqu’à ce que l’histoire les oublie. Mais c’était sans compter sur l’action d’une communauté de cinéphiles passionnés de nanars (ces films tellement mauvais qu’ils en deviennent sympathiques). Grâce à cette communauté et aux facilités permises par Internet, le film a trouvé une seconde vie. Une résurrection inespérée. On peut d’ailleurs voir une chronique du film dans l’émission « Escale à nanarland ». Il faut le voir pour le croire!

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Mais la force du groupe Kiss, c’est sa longévité, cette capacité à durer envers et contre tout. Alors qu’il semblait avoir atteint le point de non-retour, le groupe a été capable de rebondir. Après quarante ans de carrière, il garde toujours cette même énergie, cette même folie sur scène. Qu’on adhère ou pas à la Kiss-mania, on ne peut qu’admirer ce sens du spectacle qui ne les a jamais quittés. La notoriété du groupe tiendra d’ailleurs beaucoup plus à son look et ses prestations scéniques qu’au contenu de ses compositions. Kiss, c’est surtout une formidable machine commerciale, qui a poussé plus loin que jamais le merchandising. Au rayon des produits labellisés Kiss, on retrouve: figurines, flippers, cartes de crédits, puzzles, cartes à jouer, jeux vidéo, masques d’Halloween, Frisbee, sucettes, lampes, timbres, calendriers, médiators, ceinturons, chewing-gums, briquets, déodorant, shampoing, savon liquide, crème à raser, gel douche… et même préservatifs et cercueils! Et pour vous, qu’est-ce que ce sera?

Valentine François (stg)

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