IMHD 2.5: Une franche rigolade entre potes

Ne se prétendant pas détenteur du bon goût, Deejay Kwak vous invite à découvrir ce qui lui chatouille les portugaises. In My Hard Drive S2E05.

J’ai passé une excellente semaine, merci! Rangement, dérangements, arrangements, classement et déclassement en vue de préparer un set et l’émission de la semaine. Rien de neuf, somme toute; ma routine.

Avec l’impression que le gouvernement mondial (en termes de music business) est bientôt une réalité. La Commission qui accepte le rachat de EMI par Vivendi Universal, même dépecé de quelques beaux atours, c’est une mise sous tutelle. Un conglomérat trop grand pour ceux qu’il rémunère; tant que le doute m’assaille sur le fait qu’un jour, un seul employé de Universal connaisse la réelle étendue du catalogue à sa disposition. Des labels-patrimoine, genre Blue Note, Impulse, Def Jam, Chess, Atlantic, (parmi tant d’autres) risquent le rebut, faute de temps, d’argent et de volonté de la Matrice de les travailler à leur juste valeur. Je ne parle que du back-catalogue, la production actuelle devrait être épargnée. Il reste donc trois « majors » contrôlant probablement entre 70% et 80% du marché. Le Commissaire Almunia se disant « rassuré sur le fait que la diversité culturelle, le choix et les incitations à innover seront préservés sur ce marché de la musique si important pour les Européens ». On croit rêver. Pour la « diversité », on repassera! On remarquera aussi qu’au nom du droit à la concurrence, on en arrive très régulièrement à des situations quasi-monopolistiques. Je désespère de voir les têtes de gondoles dans les grandes enseignes au cours de prochaines années. Comme le formulait un ami ce matin, « le fast food sera consommé par la plupart des gens; le bio et les petits producteurs, par les gens aimant la bonne bouffe. » Ou quelque chose comme ça. J’espère que certains grands continueront d’aller écouter ce qui se fait chez les petits et s’en inspirent.

C’est le cas de José James qui vient de produire un EP distribué par une grande enseigne. Le gars est fidèle à lui-même et à son esthétique. Avec une fine équipe de musiciens surdoués (Glasper, Chris Dave, Palladino, etc), il cuisine un tout bon petit plat. Le remix de DJ Spinna est la cerise sur un gâteau aux saveurs moins complexes que par le passé mais tout de même fort goûtu.

Blu & Exile sont de retour ensemble après un bout de route chacun de leur côté et six ans après le classique Below the Heavens. « Give me my flowers while I still can eat them » est un excellent album de hip hop; bien balancé, les instrumentaux couleur soul et jazz de DJ Exile et les flows complexes de Blu s’accordent à merveille. Rien d’innovant, c’est vrai mais un plaisir maximal à l’écoute. Seize bons morceaux, des invités de qualité, un bon concept, du bon son, que demande le peuple?

J’ai reçu un cadeau d’un ami, Mike Jackson & the Soul Providers, une fausse B.O. Blaxploitation d’un film jamais réalisé et encore moins écrit, une production de l’équipe Daptone. Un bon prétexte, j’imagine, à une franche rigolade entre potes dans un studio de New York (le thème de mon set de vendredi), de la musique de qualité, un disque très plaisant. Merci l’ami.

Allez, je vous demande la route. Quoi que vous fassiez, faites-le bien, en vous souhaitant une excellente semaine.

EN ROTATION LOURDE CETTE SEMAINE

ALBUMS

+/ Blu & Exile: Give Me My Flowers While I Can Still Smell Them (Dirty Science/Fat Beats) / hip hop
+/ Mike Jackson & The Soul Providers: The Revenge of Mister Mopoji (Sam Lung) / funk
+/ Charles Mingus: The Black Saint and the Sinner Lady (Impulse) / jazz

SINGLES, 45’s & EP’s

+/ José James: It’s All Over Your Body EP (José James/Capitol) / jazz-soul
+/ Andrew Ashlong: Flowers (Sound Signature) / soul
+/ Hnny: For the Very First Time EP (Local Talk) / House

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