Francofolies J5: Les Gauff’ au suc’, Suarez et Le Grand Jojo

Le Grand Jojo © Philippe Cornet
Philippe Cornet
Philippe Cornet Journaliste musique

Les Gauff’ au suc’, Suarez et Le Grand Jojo cloturaient le festival de Spa en ce jour de festivités nationales.

Donc, c’est mon anniversaire en ce 21 juillet et je m’appelle Philippe (…): les festivités de l’événement faisant foi, je rate Stephan Eicher et Aline, mais gageons qu’ils devaient être formidables. Heureusement, j’arrive à temps pour assister à la Fête des Gauff’ (au suc’) sur une Place de l’Hôtel de Ville pleine comme un contentieux linguistique. Je réalise alors avoir vécu 54 ans (…) sans pouvoir m’imprégner de ce pyramidal VRP de la culture nationale.

Pour ceux qui auraient subi le même traumatisme, disons que la Gauff’ est à Sttellla ce que Bernard-Henri Lévy est à Nietzsche, une version Aldi du real stuff. Concrétement, un mélange de potacherie biturée (même à jeun), de samedi de bal (très tard la nuit) et de karaoké pour réfugiés politiques de The Voice, l’ensemble totalement assumé avec un humour, paraît-il, belge. Evidemment, c’est plein de guest-stars comme Tatayet, les frères Taloche, Jean-Luc Couchard (de la gloire Dikke Nek) et même un Charlot, Jean Sarrus, et on sait qu’à Focus, on aime beaucoup rire. Triomphe complet: ne dites plus jamais que la Wallonie n’aime pas élever son âme par la chanson.

Quelques publicités et constatations plus tard -notamment que le son, pas trop fort, est de très bonne tenue à la plupart des concerts Francos- Suarez prend place sur la scène Pierre Rapsat, accueilli par de larges cris. Le groupe « qui fait partie des meubles » selon Charles Gardier, fait de la pop propre sur elle alors qu’une hôtesse cruise dans les rangs VIP avec des mini-saucisses, produits d’Aubel. C’est dire qu’on est assez vite distrait lorsqu’on voit Suarez. Ce n’est ni désagréable ni raté, juste un peu prévisible et maniéré, avec des breaks instrus déjà entendus et des chorus oh oh oh: il faut aussi aimer le style vocal de Marc qui donne constamment l’impression de vous lécher l’oreille -plus si affinités- muni d’une infinie réserve de sussurrements précieux. Un rien auto-érotique. Mais là, encore, on fait notre grincheux devant tant de bonhommie : »à poil ? après ! » rigole donc notre chanteur à frange émérite lorsqu’une membresse du public le convie au déshabillage. Au fond, c’est peut-être une question de répertoire, ainsi Suarez faisant Porque te vas, la veille scie espagouine de Jeanette, c’est tout de suite plus emballant. Mais (re)disons-le, le triomphe spadois est complet (bis).

La fin de soirée de cette royale journée, présente Le Grand Jojo, programmation décidée bien avant l’annonce du départ d’Albert en vacances définitives. LGJ est un monsieur sérieux dont la zwanze constitue un métier et non pas une plaisanterie. Introduit par un instrumental jamesbondien exécuté par une demi-douzaine de musicos, LGJ débarque en costard blanc sous les déhanchements de deux danseuses, et le reste appartient, comme on dit, à l’histoire belge.

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