Et si les rillettes étaient l’avenir des festivals?

Affiche du festival Jyvazik. © Jyvazik
Kevin Dochain
Kevin Dochain Journaliste focusvif.be

« Clap de fin pour le festival », annonce le Jyva’Zik dans un communiqué aussi surprenant que terre à terre (et mer): son organisation explique vouloir se lancer dans le commerce de conserves artisanales. Info ou intox?

Ce n’est pas la première fois que la musique mène à la bouffe: dans le désordre, on se souvient des fromages d’Alex James, le bassiste de Blur; de l’émission de cuisine d’Action Bronson pour Vice; de la marque de sauces que Kelis lançait en marge de son album Food; ou encore de Sound Bites, le bouquin de critiques culinaires d’Alex Kapranos de Franz Ferdinand.

Aujourd’hui, dans un communiqué presque aussi crédible que tiré par les cheveux, c’est le festival brabançon Jyva’Zik qui annonce se lancer dans la rillette de poisson: « Après 11 ans de bons et loyaux services, de musiques décalées et de spectacles décadents, l’équipe du Jyva’Zik Festival a décidé́ de cesser l’organisation de celui-ci. Si notre ambition a toujours été de vous proposer des prestations musicales dans un cadre unique et engagé, notre rêve, depuis le début, était de pouvoir créer un terreau local suffisamment fort que pour pouvoir lancer la première conserverie artisanale « Terre et Mer » du Brabant-Wallon. »

Et si les rillettes étaient l'avenir des festivals?

De prime abord, ça semble capillotracté, certes. Mais c’est surtout drôlement bien ficelé. Sur le site du Parc à Mitrailles, qui accueille traditionnellement le festival, l’événement prévu les 3 et 4 novembre est effectivement annoncé comme annulé. Et sur l’(ex?) site du festival, la vente de tickets a d’ores et déjà été remplacée par une boutique en ligne, où l’on peut commander quatre types de rillettes de poisson, du « maquereau orange & thym » à la « lotte Chablis et morille ». « Équitable, circuit court… C’est dans la philosophie du festival », nous assure Arnaud de Brye, coordinateur. D’ailleurs, quelques heures après l’annonce, « on avait déjà vendu quelque 15 conserves via notre site », continue-t-il.

Reste que, arrêt du festival ou non, cette reconversion apparente représente tout un symbole, pour un festival qui a toujours voulu s’affirmer comme différent, proposant bien plus que de la musique dans son écrin « années 20 » particulièrement soigné. La conserve, par opposition aux festivals-mastodontes qui nous entassent comme des sardines durant l’été? « Il y a de cela, oui », acquiesce Arnaud de Brye.

On n’en dira pas plus pour l’instant, histoire de laisser la sauce monter, mais une chose est sûre: les festivaliers/clients recevront bien les boîtes de conserve commandées. Pour la suite des événements, ils seront bientôt contactés par SMS ou e-mail, nous promet-on au téléphone. « N’hésitez pas à embarquer avec nous dans cette nouvelle aventure… Car le Jyva’Zik, c’est bien plus qu’une simple conserve », conclut l’asbl Z, également responsable de l’organisation d’Esperanzah et du Verdur Rock, dans son communiqué. Ça promet…

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