En images: une journée à l’AB

Comme la plupart des salles de concerts de Belgique, l'Ancienne Belgique restera portes closes jusqu'au 31 mars. © OLIVIER DONNET
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

En septembre, l’Ancienne Belgique, toujours jeune, fêtait ses 40 ans. Un bon prétexte pour passer une journée dans le grand paquebot du boulevard Anspach.

06.00

Coups de torchon. Quotidiennement, à l’AB, ce sont les équipes de nettoyage qui ouvrent le bal. Elles débarquent les premières et lancent la journée. La maintenance, elle, démarre à 7 heures 30. Jasper Plaetinck est responsable de l’immeuble. Il en gère tous les aspects techniques. « L’Ancienne Belgique est un labyrinthe et un lieu complexe. Il y a beaucoup de technique. Des ascenseurs, une installation de clim très particulière. Ça ne se gère pas comme des bureaux. L’une des grandes particularités est l’usage très intensif des lieux. Même le week-end. Les portes, par exemple, s’ouvrent en moyenne 3.000 fois par jour. Il faut veiller à leur entretien quotidien. » Jasper dirige trois bricoleurs qui assurent la maintenance et réparent ce qui doit l’être. Il y a toujours à faire dans une grande maison de 10.000 mètres carrés. « On a un peintre. Il sort ses pots de couleur tous les jours. Que ce soit pour effacer un tag dans les toilettes ou rafraîchir le mur où tout le monde s’appuie, à côté de la cabine photo, et sur lequel il faut repasser tous les trois mois. »

09.15

L’équipe arrive au compte-gouttes. Certains s’affairent déjà, comme le directeur technique Marc Vrebos. Quand l’AB a été rénovée au milieu des années 90, ses responsables ont fait appel à des experts pour utiliser l’espace de la manière la plus efficace possible. Et Vrebos a été l’un des grands artisans du chantier. À l’époque, il connaissait déjà les lieux comme sa poche. Peu de spectateurs le savent, mais le sol devant la grande scène bouge. Il monte, descend, facilitant l’acheminement du matériel et le déchargement. « Je suis arrivé à l’AB en 1985. Je connaissais tous les défauts, tous les problèmes de ces murs. Avec ces travaux, l’idée était de créer un flow pour le matériel et pour le public mais sans qu’ils se rencontrent. Tout en portant une attention extrêmement minutieuse à l’acoustique. Nous sommes au coeur de la ville, avec des voisins nombreux et proches. Puis, il fallait pouvoir organiser des concerts en bas et en haut du bâtiment au même moment. On a utilisé des « silent blocks » comme dans les métros. La lumière et le son sont des domaines qui évoluent en permanence. On a commencé avec du sophistiqué mais tout en sachant qu’on n’arrête jamais de renouveler.  »

L’AB est une salle moderne. Une salle qui évolue avec son temps. En incessant questionnement, en perpétuelle mutation. Des projets d’aménagement sont en cours du côté de la rue des Pierres et du restaurant. « On bosse sur un grand projet autour du resto et du café. On veut ouvrir les lieux sur l’extérieur et exploiter le toit, y aménager un jardin. » L’Ancienne Belgique avait déjà ses ruches et son miel; elle cultivera bientôt ses légumes.

Circuit court, idées longues… L’AB a depuis longtemps intégré les considérations écologiques à son fonctionnement. En plus du bâtiment, de l’horeca, de la sécurité, de la technique, Vrebos gère le projet environnement. « On a débuté en 2002 avec les gobelets réutilisables. Les jetables posaient problème dans la salle mais aussi dans le quartier. » Entreprise éco-dynamique (c’est Bruxelles Environnement qui le dit), l’AB voit vert. Au resto, on favorise le bio et le végé. La viande rouge et le thon ont même été supprimés des menus. L’entretien et le nettoyage se font sans eau, avec des produits biologiques plutôt que chimiques. Les eaux pluviales sont récupérées. Le mobilier et le matériel sans cesse reconditionnés.

L’AB a aussi conclu des accords avec les services publics pour favoriser la mobilité douce et l’usage des transports en commun. Avec un ticket pour le concert du soir, un billet de train aller-retour vers Bruxelles ne coûte que 9,6 euros depuis n’importe quelle gare belge. Le tram, le bus et le métro sont eux gratuits. « Il y a une dizaine d’années, 72% des gens venaient en voiture. Selon la dernière enquête publique, ils n’étaient plus que 50%. »

Cuisine de resto maousse costaud. L'AB met les petits plats dans les grands...
Cuisine de resto maousse costaud. L’AB met les petits plats dans les grands…© OLIVIER DONNET

10.00

Alors qu’ouvre la billetterie, il fait encore très calme au bureau de production. Les écrans de surveillance n’en sont pas moins en fonctionnement. Vingt-cinq caméras filment l’AB et ses alentours. « On en avait déjà mais un nouveau système a été installé en 2016 après les attentats de Bruxelles et du Bataclan, explique Jasper Plaetinck. La police nous appelle quasiment chaque semaine pour récupérer des images de la rue. Au-delà de la sécurité, ce dispositif est très pratique. Il permet de vérifier sans se déplacer que tout roule partout. »

Tour du propriétaire. En sous-sol, la réserve ressemble à un petit supermarché où on ne vendrait que des boissons, alcoolisées ou non. Sous la scène se font face deux pièces d’une centaine de mètres carrés où est entreposé le matériel pour les lumières et pour le son. On aperçoit quatre citernes de bière qui approvisionnent les bars, une pièce avec deux séchoirs et deux machines à laver, une gigantesque cuisine. Il y a aussi deux ateliers, l’un pour le bois, l’autre avec tout le matériel dont Bob le Bricoleur pourrait rêver… « On voulait une production propre. Elle permet un vrai contrôle de qualité, commente Marc Vrebos. On est une salle clé sur porte. On a tout à l’intérieur. »

Kurt Overbergh, directeur artistique moderne.
Kurt Overbergh, directeur artistique moderne.© OLIVIER DONNET

11.00

Sur l’avant du bâtiment, à l’étage, les programmateurs sont au taquet. Dans son bureau qui, dit-il, ressemble à sa chambre avec des cadres à la place des punaises, le directeur artistique Kurt Overbergh est sur son ordinateur, en train de consulter les préventes. « On tient les chiffres à l’oeil de très près et on cherche comment pousser ce qui ne marche pas très bien. Tout le monde pense toujours qu’il va remplir. Mais quand le public consulte le programme, il voit un paquet de noms qu’il ne connaît pas. Ces derniers temps, on investit beaucoup dans le hip-hop belge, le jazz et le metal. Chaque semaine, on reçoit entre 300 et 350 offres de groupes. Ça fait environ 18.000 par an. »

Impossible évidemment de tout écouter. D’autant que Kurt mène aussi ses propres investigations. Comme chaque mardi, une réunion de programmation figure à l’agenda. « Je ne décide pas de tout. On est cinq. Tout le monde a carte blanche. Chacun est son propre curateur. Lors de ces réunions, on partage nos doutes, nos découvertes. »

L’Ancienne Belgique programme elle-même environ 450 des 600 concerts qu’elle accueille chaque année. Sur 125 dans la grande salle en 2019, la moitié sont de locations. On parle de l’ogre LiveNation mais aussi de structures comme Greenhouse Talent, Back in the Dayz, Peter Verstraelen Agency… « La grande salle, c’est notre moteur économique. L’AB Club, l’AB Théâtre et l’AB Box, même pleins, fonctionnent à perte« , précise Kurt tout en ouvrant un tableau chiffré. Barman, sécurité, techniciens, catering… Les dépenses grimpent vite… « Hier, on a finalisé le budget pour 2020. Il faut bien réaliser qu’une bonne année doit se terminer avec 150.000 euros de bénéfices. L’équilibre est très fragile. » Il faut donc négocier les cachets. Beaucoup. Tout le temps.

Kurt Overbergh aime les événements originaux, les programmations thématiques, les festivals cinglés… It’s Like a Jungle pour la drum’n’bass (Grooverider, Roni Size…), Domino pour l’indie alternatif de Blancs (LCD Soundsystem, Sigur Rós…), Silence Is Sexy pour la musique classique contemporaine (Nils Frahm, Ólafur Arnalds) ou aujourd’hui le BRDCST pour assouvir sa curiosité, sa soif d’originalité et de radicalité. Le directeur artistique n’hésite pas à tuer son bébé quand il a assez trempé dans l’eau du bain. « On a toujours essayé de s’adapter au zeitgeist. Pas juste musical d’ailleurs. Je parle aussi d’écologie, de questions de genre. »

11.45

Les filles ne courent pas spécialement les rues dans le milieu de la programmation musicale. Astrid De Sterck a 24 ans et n’en avait que 21 quand elle a commencé à bosser pour l’AB. « J’ai l’impression de devoir prouver que je suis là pour une bonne raison, avoue la jeune femme qui a étudié la gestion de la musique à Hasselt. Ceux qui me voient arriver pour la première fois se disent parfois: « aïe aïe aïe« . Je parle des bookers, des gens de l’extérieur. Ils se demandent si on ne leur a pas envoyé une stagiaire. Mais j’ai l’impression qu’il y a un switch dans le milieu depuis quelques années. Tu as Rrita (Jashari) au VK, Gilke (Vanuytsel) au Beursschouwburg ou encore Jade (Corbey) à Pilar (anciennement KultuurKaffee). »

À l’AB, Astrid touche comme tout le monde un peu à tout. C’est elle qui a fait jouer Big Thief en mars par exemple. Mais elle est surtout responsable de la programmation hip-hop. « Les débuts de Niveau 4, le troisième Stikstof, l’explosion de Roméo Elvis… C’était le bon moment. Mon copain fait le son de Zwangere Guy, je connaissais tout ça. Je connaissais la ville. J’avais mes entrées dans le milieu. J’avais l’impression de venir du public. Je connaissais d’ailleurs pas mal de gens dans la salle aux premiers concerts que j’ai programmés. »

En arrivant au bureau, Astrid a vérifié la guest list. « Toujours compliqué et last minute avec les rappeurs… » Elle surveille le flux incessant de ses mails. C’est elle qui s’occupe du concert du 77 dans l’AB Box. « Il y a deux semaines, nous n’avions vendu que 400 tickets et au final c’est complet (900 personnes, NDLR). » À l’Ancienne Belgique ce sont aussi les programmateurs qui s’occupent des textes de présentation des groupes. La salle bruxelloise a mis l’accent sur le storytelling. « Quand Zwangere Guy dit un truc sur Instagram, tu le vois tout de suite dans les ventes de tickets. Il faut donner une personnalité à une salle de concerts, la rendre humaine. »

Atelier bricolage...
Atelier bricolage…© OLIVIER DONNET

C’est l’une des tâches de Lien Peters, depuis trois ans en charge des réseaux sociaux. Sur Facebook, Insta, Lien fait des annonces, raconte des histoires. « J’amène du contenu. J’essaie de parler des concerts de manière intéressante, notamment à travers de petites interviews d’artistes. Mais on ne veut pas partager que leur histoire. On veut aussi raconter celle de l’AB. Ce qu’il s’y passe, ce qu’on y mange… En cette année anniversaire, on est en train de proposer 40 vidéos dans lesquelles des artistes disent ce que l’AB représente pour eux…  »

L’Ancienne Belgique compte 140.000 amis sur Facebook et 40.000 abonnés sur Instagram. « De plus en plus de pub passe par les réseaux sociaux. Ça permet de remplacer les affiches pas très écologiques. Beaucoup de monde est sur Facebook. Même mes parents. Là où Insta est davantage utilisé par la jeunesse. Bien que ça évolue. Les gens veulent des images, des vidéos. Quand les concerts sont filmés, on envoie un lien deux jours plus tard à ceux qui y ont assisté. On leur fait parvenir des photos aussi. On est en train d’améliorer le système pour cibler au mieux les publics. On possède tellement d’informations maintenant. »

14.15

Début octobre, Dirk De Clippeleir a annoncé qu’il quittait l’Ancienne Belgique pour prendre en main la destinée du média bruxellois néerlandaphone Bruzz. Dans son bureau, alors qu’il lui reste deux mois et demi à la barre, le directeur général de l’AB parle de ses fonctions. « Je ne suis pas un spécialiste du marketing, de la technique ou de la musique. Je me vois comme le coach d’une équipe. » L’AB est un beau petit paquebot: 47 employés (+ 8 temps plein horeca), 200 freelances pour la technique, le nettoyage, la sécurité. « On table généralement sur douze agents pour les gros concerts. » Il y a du monde à gérer.

Son boulot, il l’avoue, est rythmé par les réunions… Ce mardi, le patron a longuement discuté de Liveurope avec son collègue du Portugal. Liveurope, c’est un programme européen, un réseau de quinze salles dans quinze pays différents qui collaborent pour programmer des jeunes artistes de l’Union. Des petits subsides qui poussent au circuit court et à faire ses emplettes chez ses voisins. « 3.500 artistes européens non locaux ont été programmés sur ces quinze salles en trois ans. L’idée est née ici. On a réfléchi ce matin à la manière de renouveler ces subventions. Mon boulot est de faire avancer les dossiers, les projets. Aider à déterminer notre vision, ce que l’on veut faire de notre futur. L’an prochain, on devra d’ailleurs déposer notre nouveau contrat-programme. Je suis le lien avec le monde politique. Notamment pour les subsides qui viennent essentiellement de la Région flamande. » De Clippeleir a aussi rencontré le directeur financier pour évoquer le prochain conseil d’administration et lunché avec le président de ce même conseil pour évoquer le recrutement de son successeur. À ses yeux, l’AB est plus ouverte qu’il y a une dizaine d’années. « On avait peu de relations avec les autres acteurs socioculturels. Aujourd’hui, on collabore avec d’autres partenaires musicaux, une Maison des littératures comme Passa Porta, un théâtre comme le KVS, voire des acteurs sociétaux tels que l’Université populaire d’Anderlecht… On doit contribuer à faire de Bruxelles un endroit où il fait bon vivre. On s’est impliqués dans les discussions sur le boulevard et le piétonnier. L’an prochain, on va aménager une façade verte. On va embellir la ville avec une pensée écologique.  »

Stef Van Alsenoy enregistre Sarathy Korwar sur l'ancienne console du Tonight Show with Jay Leno.
Stef Van Alsenoy enregistre Sarathy Korwar sur l’ancienne console du Tonight Show with Jay Leno.© OLIVIER DONNET

16.00

C’est l’une de ses particularités: depuis quinze ans maintenant, l’Ancienne Belgique filme certains de ses concerts et les propose en streaming. Sur ABtv, son MTV à elle, on trouve des gigs plus ou moins vieux comme des sessions acoustiques (les AB Sessions)… « On a commencé avec les petits groupes belges, se souvient Peter Deckers, responsable du projet. À l’époque, il y avait la problématique des droits. Mais les groupes d’aujourd’hui ont besoin de contenu. Puis, on est très discrets. Il arrive qu’un musicien ayant oublié ne se rende même pas compte qu’il a été filmé. Il y a aussi une certaine forme de prestige. Hier, on a reçu des réactions de la Suède, du Canada et même de Nouvelle-Zélande. » Peter est l’ancien attaché de presse. Il était intéressé par la vidéo et a saisi le projet à bras-le-corps. Il gère tout seul et peut jouer avec quatre caméras dans la grande salle. La chaîne YouTube de l’AB existe depuis 17 ou 18 ans maintenant. « Elle attire 30.000 visiteurs par jour, l’équivalent de quinze salles complètes. Ça fait du monde. Mais bon, si j’ai filmé 1.000 concerts, Stef en a enregistré plus de 3000.  » Stef, c’est Stef Van Alsenoy, l’homme du son. Celui de la pièce d’à côté. Le studio d’enregistrement audio date des rénovations de 1996. La console, elle, est là depuis 2004, venue des États-Unis et du Tonight Show with Jay Leno

Stef a du boulot. Ce soir, il doit capter le set de Sarathy Korwar au Club pour la chaîne de radio flamande Klara. « Je n’ai pas un bus de la RTBF ou de la VRT avec cinq techniciens. Je suis seul. Je vois avec l’ingé son du groupe les spécificités du concert. Si j’utilise le mix façade, il y a trop de réverbération, la voix est trop forte, la guitare trop lisse et la batterie toute petite. Je dois opérer des réglages différents et jouer avec les micros d’ambiance au-dessus du public. »

Tandis que Korwar attaque son soundcheck, Stef se met à l’ouvrage. « L’AB enregistre. Elle ne gagne a priori rien là-dessus, reprend Peter Deckers. C’est juste un outil marketing. Mais hier, Syml a voulu proposer le livestream sur son Facebook et nous a payés pour pouvoir le faire. Les groupes ont aussi l’opportunité d’acheter les captations. » Peter sort deux grosses boîtes. À l’intérieur? Des disques immortalisés sur place de Daan, Nada Surf, Calexico et des Queens of the Stone Age. Mais aussi des DVD: Tussles in Brussels des Hives, Live at the Avenue B d’Iggy Pop et l’Open Road des Cowboy Junkies…

Un coin des loges que Grace Jones a un beau jour repeintes en noir...
Un coin des loges que Grace Jones a un beau jour repeintes en noir…© OLIVIER DONNET

18.00

Répétition au Salon, la petite salle cosy équipée pour 50 personnes jouxtant le restaurant. Pierre Slinckx est en résidence avec le quatuor MP4 et se produit le soir même en concert. Le Salon, c’est la salle la plus intime de l’AB, un lieu de proximité. Gratuit même si pas toujours évident à suivre. Mich Leemans y fait jouer des singers-songwriters émergents mais aussi du néo-classique, des projets expérimentaux… Valerie June et Aldous Harding entre autres sont passées par là. Il propose également des rencontres d’artistes. « Au départ, on a organisé des questions-réponses, des projections de films. Mais on a très vite installé des lampes, des micros et des haut-parleurs. » La programmation, l’accueil, les soirées… Mich y fait tout sauf nettoyer. « Aujourd’hui, il y a un ingé son mais d’habitude, c’est même moi qui m’en occupe. »

19.00

Lors des soirées de concert, le restaurant de l’AB, rue des Pierres, est ouvert. À l’entrée de la salle, la sécu est en place et opère les fouilles d’usage. Le public pénètre les lieux. Ça s’active aussi du côté des loges et du catering. Tout le monde passe à table. Aujourd’hui, elles étaient trois pour préparer 55 repas, ceux des artistes et du crew. « Ça fait sept ans que je travaille ici, explique la chef, Mariejosee Hermans, arrivée à 10 heures pour préparer les loges. Je mise sur les légumes frais, la variété. Avant, j’avais toujours bossé dans des restaurants végétariens. C’est à l’AB que j’ai appris à cuisiner la viande et le poisson. » On croise aussi Gorik, alias Zwangere Guy, qui a fait ses débuts à la plonge du resto avant d’enflammer les foules sur les planches.

En images: une journée à l'AB
© OLIVIER DONNET

20.30

Au Club, Sarathy Korwar donne le coup d’envoi de la programmation It’s All Jazz. Korwar est né aux États-Unis et a grandi en Inde avant d’atterrir en Angleterre. Le batteur a enregistré son dernier album avec des rappeurs de Mumbai et New Delhi. À l’AB, la scène londonienne sert de fil rouge à la programmation jazz de l’automne mais les ventes pour ce soir n’ont pas été aussi bonnes qu’espéré. Des tables hautes ont été installées pour occuper l’espace. En coulisse, dans l’ombre, Stef immortalise tout ça au calme depuis son petit studio et effectue les réglages qui s’imposent. À l’AB Box, dès 21 heures, c’est la folie furieuse. Pogos, mosh pits…Les rappeurs francophones du 77 foutent un boxon qui rappelle celui des concerts de rock dans les années 90. Zwangere Guy se joint sur scène à la fête. Bon esprit.

22.30

Fin du concert. Pas une minute à perdre. Le service d’ordre mène les traînards à la sortie de l’AB Box et en ferme les portes. Le démontage peut commencer. C’est une affaire qui roule. Une demi-heure plus tard, la terrasse de l’AB Café est débarrassée. À l’intérieur, les derniers spectateurs terminent leur(s) verre(s) tandis qu’en bas, ça sent la beuh et la fiesta. D’habitude le couvre-feu des loges est fixé à minuit mais exceptionnellement ce soir, ce sera un petit peu plus tard. La fin d’une journée comme les autres qui ne l’est jamais vraiment.

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