Dour J5: Snoop Dogg et puis s’en va

Snoop Dogg © Olivier Donnet
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

Raccourci de près de trente minutes, le concert événement de Snoop Dogg laissait un gout de trop peu à Dour ce dimanche. Une conclusion hip hop frustrante.

Backstage, il souffle dans sa trompette entre deux tour bus pour s’échauffer peu avant son passage à minuit, ce dimanche sur la plaine de Dour. Mario, le cuivre de Chinese Man, regrette de ne pas pouvoir assister au concert événement de Snoop Dogg, programmé une heure avant la prestation de son célèbre collectif trip hop. Aussi culte que Lauryn Hill ce samedi, le flow taquin de Calvin Broadus Jr. (son vrai nom) a aussi motivé l’achat de plusieurs milliers de tickets et de combis 5 jours (complets) pour cette édition record de Dour, gonflée d’un jour. Surgonflée ?

Bonnet reggae vissé sur la tête et rastas tombant sur les épaules, le rappeur aux 40 millions d’albums évolue, joint à la main, devant un feuille géante de cannabis dessinée au laser vert. On a l’impression de visiter une solderie chinoise à la gloire de Bob. Mais le Lion gère l’affaire, ne néglige pas les tubes de Doggystyle, album qui a marqué l’histoire du rap. Who Am I (What’s My Name)? puis Gin and Juice – dont le laid back est chanté en choeur par la foule – tombent comme des skuds.

Comme pour Lauryn Hill la veille, seuls les spectateurs postés face à la scène profitent toutefois du son du concert. Même sur les flancs de la plaine noire de monde, les instants de communion ne sont cependant pas rares. La reprise par Snoop du Jump Around d’House of Pain contamine ainsi la dantesque arène qui saute comme un seul homme dès le premier coup de trompette. Drop It Like It’s Hot de 2004 claudique. Accompagné de musiciens mais aussi de deux danseuses suaves sur scène, le Dogfather provoque des levés de t-shirt en face caméra chez les filles. « I Wanna Fuck You » susurre t-il, langoureux pour ensuite reprendre Jammin de Bob Marley.

Disparaissant soudainement sur ce titre, Snoop ne reviendra finalement pas sur scène. Les optimistes attendront, pensant qu’il est parti reprendre son souffle. Mais 25 minutes avant la fin officielle de sa prestation, il ne donne plus signe de vie. Les insultes fusent, on détruit un panneau de fan à son effigie. « Il nous a enculé, sale bâtard » répètent des fans. Mais on s’estime heureux. Car la veille, Snoop déclenchait une émeute parmi les 1500 spectateurs à qui il faisait faux bond à Munich. Le calme et le flegme germanique brisés, la police a ainsi du intervenir. On n’ose même pas imaginer ce qu’un no show aurait donné à Dour…

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