Dour J5: les fous du Labo

Spagguetta Orghasmmond © Olivier Donnet
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Au Labo, on visite l’Ethiopie, on chante l’Amour à Charleroi et on joue au golf. Avec The Ex, Fendika et Spagguetta Orghasmmond, Dour chope des couleurs.

« Quoi ici, les gens, ils sont où? Ils se branlent dans le camping? Et vous, vous vous êtes branlés dans votre tente? » Tout en classe et délicatesse, Mika Hell harangue les lève-tôt qui sur le coup de… deux heures de l’après-midi sont venus voir ses Spagguetta Orghasmmond au Labo. On s’attendait à ce que ce soit un beau bordel et ça l’a été. Le Charly Oleg de Celles et son producteur de film de boules préféré (c’est à ça que ressemble son comparse) ont embauché un percussionniste. Bienvenue dans le surréalisme kitsch carolo tournaisien. Le Marsupilami qui escalade le beffroi. Martine qui monte à dos de zèbre… Slow squette braguette, reprise du Beat on the Brat des Ramones, hommage en italien à Coppi et Bartali. Mika Hell n’a pas pris son vélo avec lui. Mais il a son club et ses balles de golf qu’il catapulte dans le public entre une gorgée de vin à la bouteille et une douche de bière au gobelet. Giacomo Panarisi de Romano Nervoso débarque en special guest. Spagguetta fait L’Amour à Charleroi. Puis à La Louvière. Et à Dour aussi…

Spagguetta Orghasmmond
Spagguetta Orghasmmond© Olivier Donnet

Après avoir notamment collaboré avec le saxophoniste éthiopien Getatchew Mekurya, c’est en compagnie de ses compatriotes de Fendika que tournent aujourd’hui les rockeur hollandais de The Ex. L’occasion notamment d’entendre du masinko. Un drôle d’instrument à une corde venu d’Ethiopie et d’Erythrée. Pendant une demi-heure, The Ex laisse ses invités seuls en scène. L’histoire de Fendika, c’est celle de Melaku Belay. Danseur traditionnel et chorégraphe éthiopien qu’on a déjà souvent vu se contorsionner pendant des concerts de The Ex. En 2008, Belay a repris un club de musique et de danse (le Fendika) dans lequel il se produisait depuis quelques années à Addis-Abeba. Un endroit apparemment devenu un cabaret culturel de référence et qui a fini par prendre la route. La musique est acoustique, traditionnelle, bluffante… Portée par la voix de la chanteuse Nardos Tesfaw (dont la coiffure renvoie à la pochette du Caught Up de Millie Jackson). La deuxième partie du concert célèbre la rencontre électrique des deux univers. Ponctuée par les danses frénétiques et épileptiques de Belay. Eternel respect …

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