Dour J2: Le pouvoir du beat

Roses Gabor © DR
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Le chapiteau Boombox est encore quasi vide en début de soirée quand le DJ commence à balancer ses premiers sons. Des bouts de Kanye West, des prods à la Clipse, un gimmick de Kendrick Lamar… En quelques minutes, les premiers curieux sont rejoints par une foule de plus en plus nombreuse, avançant lentement vers le devant de la scène, tels des papillons de nuit attirés par la lumière.

Tout ce petit monde est venu jeter une oreille à la prestation de Roses Gabor. L’Anglaise a la cote sur l’échelle de la hype. Repérée chez Gorillaz, elle a aussi posé sur l’album de SBTRKT – elle reprend d’ailleurs le morceau en question, Pharaohs, en toute fin de set. La donzelle chante et rappe, à la manière d’une Azealia Banks, made in UK. La frime en moins tout de même, sans avoir besoin de surjouer. Sur un gros beat martial, elle amène même une voix étonnamment sensible. En une demi-heure, dont 10 minutes de chauffe, l’affaire est toutefois réglée. Un peu court pour vraiment s’emballer.

Cashmere Cat a lui reçu plus de temps : une heure et quart pour démontrer que l’emballement autour de son nom n’est pas vain. Longue tignasse blonde dépassant de sa casquette, Magnus August Holberg est norvégien, mais signé sur le jeune label bruxellois Pelican Fly. Depuis le début de l’année, les choses se sont emballées pour lui (grâce notamment à son remix de Lana del Rey). Diplo est fan, Hudson Mowhawke ne tarit pas d’éloges… La Boombox est d’ailleurs aimablement remplie pour l’occasion. Visiblement investi, le jeune gars (25 ans) se balade entre hip hop, trap music, r’n’b 2.0 (Drake et Miguel sont notamment cités) et UK bass. Bref, les deux pieds bien plantés dans l’air du temps. Sans pour autant s’enfermer dans le cliché. Car le bonhomme y met les nuances, relançant régulièrement l’intérêt, changeant de rythmes et d’atmosphères, jouant parfaitement avec les voix qu’il emprunte à gauche et à droite… Résultat : un set qui n’oublie pas de glisser ce qui manque trop souvent chez d’autres hommes-machines : de la soul…

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