Dour J2: La fin de l’innocence

Salut C'est Cool © Michi-Hiro Tamai
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

Du haut de ses 16 ans, Petit Biscuit traçait des vagues electro estivales, ce deuxième jour de Dour. Les faux adolescents de Salut C’est Cool organisaient eux un atelier peinture tout en cabrioles électroniques. Roulez jeunesse?

« Un bon festival monsieur. » Tout le sourire du Hainaut se dessinait sur le visage d’une vendeuse de tickets à Dour. Soleil aidant, le deuxième jour de l’imparable festival indé wallon respirait de fait comme des vacances. Un break dont la géographie remodelée respire mieux. Un souffleur de feuilles. Un ballon de rugby. Des masques. Des tuyaux souples de plomberie. Des dizaine de pots de goulache. Sans oublier cinq sacs poubelle de costumes et autres pulls marrons achetés chez Emmaüs. « On les fera essayer au public demain. Ca va assurer côté équipement, ces quatre prochains jours. » note en backstage Alex, performer skater qui roule sur la scène de Salut, C’est Cool. En attendant, l’insaisissable quatuor electro programmé tous les jours à Dour (!) offre à son public un atelier peinture.

Pots à gogo et grandes toiles en papier: rares sont ceux à résister sous le nouveau chapiteau du Cubanisto. Certains débordent pour peindre le bras de leur bro. Livrant une électro festive prompt à dessiner des danses païennes, les bordelais peignent également en live via un rétro projecteur. L’antique et maladroit Paint de Windows qu’ils trifouillent colle avec leur image de poète kitsch des années 90. L’été ne débarquait toutefois pas qu’avec ces joyeux ringards surfant quelque part entre une compile de Banzai et Philippe Katerine.

A tout juste 16 ans, Petit Biscuit (Mehdi Benjelloun dans le civil) kidnappait ainsi sans peine Le Labo. Le jeune homme coiffé d’une formation classique (piano, guitare et violoncelle) couche son public sur des plages electro à l’horizon azur. Fils spirituel de Nils Frahm, ce rouennais ralentit lorsqu’il saisit sa guitare électrique noire. La salle sourit de plus belle, mains en l’air. Plus vivant et doué qu’un bébé rockeur de 2004, le terrible kid se hissait en tête des ventes sur iTunes en mai dernier. James Blake et Jean-Michel Jarre étaient dépassés. Son voyage électronique, heureux et langoureux comme Flume, effacerait presque un détail logistique. Soit une entrée de site traversée de portiques de sécurité et de détecteurs de métaux. Pour le songe d’une nuit d’été, on oubliera. Adieu, l’inconscience des années précédentes?

Dour J2: La fin de l'innocence
© Michi-Hiro Tamai

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