Dour J2: l’empire du soleil

Songhoy Blues © Olivier Donnet
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Les Maliens de Songhoy Blues ont donné des couleurs au Festival de Dour. Jeudi à Bamako…

Difficile souvent quand on est un petit groupe belge de savoir si on a décroché un bon spot avant de monter sur scène. A fortiori dans un festival comme Dour à l’affiche surchargée, au camping squatté et à la concurrence qui peut se faire féroce (huit scènes tout de même). Si les concerts d’ouverture sont de moins en moins suivis tandis qu’on avance dans le week-end (la fatigue messieurs dames), ceux du jeudi ont généralement la cote. Rock ou rap? My Diligence, Dario Mars and the Guillotines ou Sanzio. Trois Belges (sur une cinquantaine programmés au total ce week-end) sont d’emblée sur le pont et l’assistance est clairsemée…

Dario Mars, c’est le projet de Renaud Mayeur. Jadis membre de l’incroyable Hulk (avec Giacomo « Nervoso » Panarisi). Un rock fiévreux. Un univers moite de western spaghetti. Et la chanteuse Bineta Saware d’OK Cowboy! pour donner de la voix. Sympa.

Si le rappeur Sanzio est lauréat des Paroles urbaines, prix littéraire de la Fédération Wallonie Bruxelles qui récompense les artistes urbains pour leur écriture, on peine un peu à entendre ce qu’il raconte sous la Boombox. Dans un autre genre encore, à la Cannibal Stage, My Diligence fait dans le Queens of the Stone Age à la belge. Mouai.

Non, vraiment, la première grosse claque de ce festival, ce sont à nouveau les Maliens de Songhoy Blues. Sourire jusqu’aux oreilles, danse du Funky Chicken… Fan d’Ali Farka Touré, John Lee Hooker et B.B. King, Songhoy Blues a le rock africain et insuffle une énergie incroyable à son blues des sables. Ces enfants du désert repérés en 2013 sur la compilation Maison des jeunes réalisée par Damon Albarn et Brian Eno à Bamako ont tout pour conquérir le monde. C’est pas la toute grande foule mais les absents ont toujours tort. Et tous ceux qui sont là d’ailleurs semblent ravis. Les quatre garçons dans le vent, qui ont fui Tombouctou et Gao en 2012, quand les djihadistes ont envahi le nord du Mali, se sont retrouvés à Bamako lors d’un mariage et ont commencé à jouer dans des cabarets. A Dour, ils passent en revue leur album Music in Exile produit par Nick Zinner, le guitariste des Yeah Yeah Yeahs. « Ce morceau est pour les filles. Ne le prenez pas mal messieurs mais si ce festival était réservé aux hommes, personne d’entre nous ne serait ici. » Le Dourois, conquis, se lance dans de petites chorégraphies. Dour a bon. Dour a chaud. Lots like it hot…

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