Dour J1: mise en jambes

La Smala © Olivier Donnet
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Mercredi soir, La Smala, Jungle, SBTRKT et les 2manydjs ont donné le coup d’envoi du 27e Festival de Dour. Une soirée qui n’avait de Mons 2015 que le nom…

Ça y est. C’est parti. A l’heure où d’habitude les festivaliers plantent leurs tentes, lancent leurs barbecs et décapsulent leurs premières pintes, le festival de Dour propose déjà des concerts ce mercredi soir. Une cinquième soirée de bamboule aux pieds des terrils proposée en collaboration avec Mons 2015 qui ressemble quand même plus à un « apéro » dourois géant qu’à « la grande fête de la culture, de la jeunesse et de l’Europe » annoncée. Au programme quatre concerts et un set des 2manydjs… Rien d’une capitale européenne de la culture (si ce n’est ses deniers) ni de terriblement original. Juste une dansante mise en jambes.

« Je suis arrivé hier mardi, commente un jeune festivalier. Comme annoncé, le camping était fermé mais on nous a ouvert un parking où nous avons pu planter notre tente pour passer la nuit avant de la démonter et de déménager. »

Paraît que quelques étrangers étaient déjà en ville du week-end… Il suffit de voir le monde de dingue et l’ambiance devant la Last Arena, d’entendre les gens gueuler « Doureuh » et de regarder les festivaliers s’arsouiller pour comprendre que Dour n’est pas un festival comme les autres.

En attendant, des concerts de mercredi, il n’y a pas grand-chose à raconter. Tuba, trombone, trompettes, cor, deux batteries… L’orchestre de cuivres amstellodamois Gallowstreet (une dizaine de musiciens) chauffe bien l’ambiance, quelque part entre hip hop et jazz éthiopien, avant de faire place au rap bruxellois de La Smala. « Toutes les mains en l’air. Tous les verres en l’air. Tous les petchs en l’air. Ceci n’est pas un hold up… » Le site se remplit à vue d’oeil.

38000 personnes sont déjà sur la plaine et dans ses parages. Les pass 5 jours et les tickets pour la journée de jeudi sont d’ailleurs épuisés…

« Je suis venu pour la première fois en 1996, raconte un fêtard. A l’époque, on garait encore sa bagnole au milieu du camping. Une année, on m’a piqué ma tente et mes clés de bagnole. Alors, j’ai fauché une autre tente et j’ai trouvé un mec qui est venu péter le barillet de ma caisse. C’était une chouette édition. Moi, dans 20 ans, je serai toujours ici. Il n’y a pas d’âge pour venir à Dour si? »

Welcome to the Jungle… Au propre comme au figuré d’ailleurs. 21h30. Le collectif emmené par Josh Lloyd-Watson et Tom McFarland monte sur les planches. Jungle, c’est un groupe disco funk british groovy et creux signé sur XL Recordings. Le label est capable du meilleur comme du pire. Mais ces dernières années, comme dirait l’autre, c’est dans le pire qu’il est devenu le meilleur. En attendant, la pop groovy pour dancefloor sans âme plaît aux foules. Les garçons ont rempli une AB Box et ont envahi des foyers entiers avec leur single Busy Earnin’ choisi comme bande son du jeu Fifa 2015.

Disparu l’an dernier de l’affiche de Werchter en raison d’un clash avec le quart de finale des Diables rouges, SBTRKT a sorti son deuxième album en octobre. Derrière ce masque d’Indien se cache le Londonien Aaron Jerome. Mais ce que tout le monde attend, c’est évidemment les frères Dewaele… Pour la sixième fois sur la plaine de La Machine à feu. Que demande le peuple? Du gros son. Et ça, les 2manydjs savent faire. Sans grande finesse mais avec une efficacité redoutable (le Kids de MGMT, le Blue Monday de New Order, un petit coup d’AC/DC) qui déchaine les foules.

2 heures tapantes. Les Gantois terminent avec le Alright de Supergrass. Pour beaucoup, la nuit ne fait que commencer. Pour (tenter de) garder la forme et éviter les blessures (genre torsion du poignet, tendinite du coude), les festivaliers pourront tous les jours d’ici dimanche aller s’échauffer au camping D où est donné chaque matin de 11h à 12h30 un cours de fitness. Et un, deux, trois et quatre…

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