Death From Above 1979, la vie après la mort

Death from Above 1979 à la Rotonde du Botanique © KD
Kevin Dochain
Kevin Dochain Journaliste focusvif.be

Le duo basse/batterie de Toronto matérialisait son retour aux affaires ce jeudi à la Rotonde du Botanique, après près dix ans d’absence. « C’était mieux avant, mais c’était bien quand même. »

Ça faisait un moment qu’on n’avait pas vu le Botanique en telle effervescence. En effet, jeudi soir, ce n’était pas un, mais deux concerts archi-sold out qui avaient lieu au 236 de la rue Royale. Du côté de l’Orangerie, Caribou transformait certainement la scène en dancefloor. Mais ceux qui nous intéressaient hier, c’était les deux gaillards de Death From Above 1979, récemment reformés dix ans après la sortie de leur premier et unique album jusque-là.

L’annonce de leur retour en a d’ailleurs fait frémir plus d’un, nous en premier, ayant manqué leur seul passage en Belgique (au Pukkelpop, en 2005) à l’époque où You’re a Woman, I’m a Machine. C’est que l’album avait fait un effet boeuf, balayant sans hésitation aucune tous les duos guitare/batterie qui se multipliaient depuis l’avènement des White Stripes quelques années plus tôt. La recette, simple mais archi-efficace, mêlait basse monstrueuse (deux amplis, distos à burne et tous les potards sur 11), batterie musclée flirtant avec le disco et chant rageux. Soit un métal stoner et dansant, qui invite à secouer le popotin autant qu’à sérieusement headbanger. Problème: à force de tourner à deux, Jesse Keller et Sebastien Grainger ne peuvent plus se blairer et le groupe splitte au sommet de sa gloire, ce qui est d’ailleurs le propos du docu Life after Death from Above 1979 qui vient de sortir parallèlement à The Physical World.

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L’album marque donc le retour aux affaires en duo des complices de Toronto, après avoir expérimenté au sein de MSTRKRFT pour le premier, et dans Sebastien Grainger and the Mountains pour le second. Sur disque, pas de surprise: The Physical World est pour ainsi dire la copie conforme de son prédécesseur, la fraîcheur en moins. Et souvent en pilote automatique aussi, malheureusement. N’empêche que, si durant tout le concert on s’est souvent dit que « c’était mieux avant », on a dans le même temps pensé « mais c’est quand même vraiment bien ». Reste qu’on n’aurait pas craché sur une setlist puisant plus généreusement dans You’re a Woman, I’m a Machine: pas de Pull Out ni de Blood on Our Hands, ni même de Black History Month au programme, soit 4 morceaux sur 17. Un peu chiche.

Quelques belles surprises toutefois, comme quand Keller raccroche sa basse Dan Armstrong pour sortir de son Juno 60 un son tout aussi massif, ou quand Grainger plaisante sur le matériel défectueux en début de set (Turn It Out joué pour ainsi dire sans chant), avant de reprendre à l’arrache le morceau en rappel à la demande générale. À défaut d’autre chose, l’énergie demeure intacte, l’envie aussi…

SETLIST: Turn It Out (problèmes de micro, pas de chant) / Right On, Frankenstein! / Virgins / Cheap Talk / You’re a Woman, I’m a Machine / Go Home, Get Down / White Is Red / Trainwreck 1979 / Government Trash / Going Steady / Nothin’ Left / Crystal Ball / Gemini / Little Girl / Always On // RAPPEL: Turn It Out (avec le chant, donc) / Romantic Rights / The Physical World

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