Comment le Bloody Louis a réussi à attirer Bruno Mars en club à Bruxelles

Bruno Mars © REUTERS/Mario Anzuoni
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

On sait où la superstar Bruno Mars terminera sa soirée de samedi, juste après son concert à Werchter: au Bloody Louis. Une after qui promet et un nouveau gros coup pour le club bruxellois.

À quelques jours de l’événement, Jon Tyler reste visiblement serein. Le directeur artistique du Bloody Louis (et du festival hip hop Fire Is Gold) en a vu d’autres. Même si: « Bruno Mars, c’est à peu de choses près le plus gros nom qu’on a pu booker jusqu’ici. On avait envie de faire cette surprise aux gens qui nous suivent. » C’est aussi, il ne s’en cache pas, une manière d’élargir le terrain de jeu du club bruxellois…

Lancé il y a cinq ans, le concept « Bloody » succédait à plusieurs échecs successifs (Gotha, Fiesta, Louise Gallery). La propriétaire de l’endroit décidait alors de donner carte blanche à Jon Tyler. A l’époque, le jeune Bruxellois n’a que 23 ans, quasi aucune expérience dans le secteur, mais déjà du flair: il sent qu’il y a une place à prendre dans les nuits de la capitale. Notamment en embrayant rapidement sur ce qu’on appelle la musique « urbaine ». Le rap deviendra bientôt la marque de fabrique de la maison. Et la principale raison de son succès.

En invitant Bruno Mars, le revivaliste soulpopr’n’bfunk le plus doué de l’époque, Jon Tyler montre toutefois que le concept n’est pas figé. « Sans être complètement éloignée de notre univers, sa musique n’est pas forcément celle qui tourne le plus chez nous: on doit peut-être le jouer deux, trois fois par week-end. Mais on n’a pas envie de s’enfermer. C’est important de pouvoir se renouveler, tout en restant qualitatif. Avec Bruno Mars, ce sont d’autres portes qui s’ouvrent, vers la pop. » Booker une superstar internationale pour une after-party n’est jamais simple. Les négociations sont rudes. Dans ce cas-ci, le Bloody Louis avait une solide carte dans son jeu, un trophée qui en amène d’autres: l’organisation de l’after du dernier concert belge de Drake, au Sportpaleis d’Anvers. « L’agence anglaise avec laquelle on avait travaillé à l’époque a vu que cela s’était bien passé. Du coup, elle nous a contactés pour nous proposer Bruno Mars. » Le club de l’avenue Louise avait déjà attiré quelques grosses têtes d’affiche du rap jeu – de Travis Scott à Migos en passant par PNL. Avec Drake, en mars 2017, il décrochait toutefois le jackpot.

Ce soir-là, le club mettait les petits plats dans les grands. Tandis que la scène était réservée à Drake et ses (nombreux) invités – « on avait même installé une Playstation » -, un couloir, installé au milieu de la piste de danse, permettait au rappeur de rejoindre son DJ pour prendre le micro. Éventuellement. « On n’était sûr de rien! C’était une roulette russe. Il pouvait très bien rapper deux titres ou ne rien faire du tout et se contenter de faire la fête avec ses amis. » Finalement, le rappeur canadien enchaînera les morceaux, déclenchant de belles scènes d’hystérie. « À ce moment-là, c’est comme si on avait décroché la Coupe du monde. On pouvait tout arrêter. Le plus grand souvenir pour moi, c’est quand il a dit: « Mais pourquoi m’a-t-on fait jouer à Anvers, alors que la fête est ici! » Au final, il a fait la fermeture. »

Ce n’est pas l’ambiance qui devrait manquer à nouveau samedi. Avec peut-être même Bruno Mars au micro? « Ah oui, cette fois, c’est sûr, on nous assurés qu’il jouera! Il veut chanter! » That’s what I like

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