Cactus Festival: The Tallest Man on Earth vs Beach House, chants magnétiques

Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Folk dylanien et pop vaporeuse. Le Tallest Man on Earth et Beach House ont enchanté le Minnewaterpark et son Cactus.

The Tallest Man on Earth
The Tallest Man on Earth© Johan Stolpe

Si beaucoup d’artistes ces dernières années ont le charisme d’une huître et la présence d’une moule, le Suédois Jens Kristian Matsson est plutôt du genre captivant. Quel singer songwriter en 2013 est encore capable de tenir en haleine des salles comme l’Ancienne Belgique et des festivals tels le Cactus (23000 personnes finalement en trois jours) tout seul avec une guitare acoustique. Puis surtout quel folkeux en 2013 est encore récompensé par l’envoi sur scène de soutiens gorges par ses fans? Le Tallest Man On Earth, puisque c’est de lui dont il s’agit, n’est pas du genre à tirer la tronche, jouer les taiseux et se regarder les pompes. Il a beau être sur les routes depuis plus d’un an maintenant à défendre son troisième album There’s No Leaving Now – un disque qui a eu le malheur de succéder à The Wild Hunt, le Blonde on Blonde des années 2000 – et avoir dû faire le trajet en van d’Angleterre à Bruges, son avion ayant été annulé, le Dylan scandinave a une pêche d’enfer, une voix et un jeu de guitare toujours aussi saisissants. Fils spirituel de Woody Guthrie et Pete Seeger, forcément, Matsson déboule en sautillant sur scène alors que la sono fait résonner une chanson d’Hakan Hellström, l’un de ses compatriotes. Pendant un peu plus d’une heure, il jouera des titres d’une beauté à réveiller Minna. La pauvre malheureuse qui selon la légende, a été enterrée par son amant sous le lac du Minnewaterpark. Le plus grand homme de la terre balance d’emblée son King of Spain. S’excuse d’avoir vendu sa chanson la plus triste (Revelation Blues) à une publicité automobile d’Amérique latine. Et termine en reprenant le Graceland de Paul Simon. Les terres de la grâce… Il y a de ça en effet.

Dans un autre genre, Victoria Legrand est tout aussi magnétique. Même sans craquer pour Bloom, le dernier album de Beach House sorti l’an dernier, faut reconnaître à la nièce de Michel un vrai don pour vous emmener ailleurs. Norway, Silver Soul et Zebra tous tirés du merveilleux Teen Dream (2010), fascinent par leur beauté noire, rêveuse et vénéneuse. Idéal avant dEUS sur sa lancée des Ardentes.

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