BSF J8: Sages comme des images

Le public d'Étienne se laisse photographier sans problèmes, lui. © Philippe Cornet
Philippe Cornet
Philippe Cornet Journaliste musique

En attendant les photos « officiellement approuvées » par Etienne Daho, voilà quelques instantanés du public dahoiste et de moi-même.

De loin, Alice On The Roof, sur la Place des Palais, transperce les vieilles fenêtres du centre de presse où l’on reste bloqué pour des raisons discutables. Un festival, c’est rien d’autre qu’une réunion des Rotarys : au fond, tu vas comment toi ? Tu veux un vin blanc à 4 euros ? T’as vu trucmuche et sa copine ? Franchement, le bon côté du BSF en comparaison d’autres festivals, c’est qu’il semble hypra-libertaire rayon sécurité et places de presse : Nicky, ex-CBS qui s’occupe des troupeaux médiatiques dont je fais partie, mérite sans doute une médaille de plutonium pour sa coolitude réelle. Pas seulement elle d’ailleurs : Denis Gerardy, directeur du BSF, est à l’avenant, même lorsqu’il explique que La Madeleine -nouvelle salle réouverte- piétine de fait dans son espace de 800 places mais devrait d’ici un an, atteindre une vitesse de croisière de 1400 humanoïdes, après investissements. Il en serait quasi-désolé des embouteillages de l’édition 2015 où, de mémoire, le ticket et pass d’accès BSF, précisent « que l’entrée (à La Madeleine) se fait dans la mesure des places disponibles ». Et quid du sujet qui fâche un peu, beaucoup ? Soit le mélange fric de la Ville de Bruxelles et politisation de la culture ? Merci pour la question, on y revient incessamment.

Vieille précieuse

Voilà pour les statistiques d’un vendredi soir où 14 000 personnes, quand même, attendent Etienne Daho sur la Place des Palais. Avant lui et après Alice On The Roof, Girls In Hawaii délivre un set compact, rodé, juteux et en hauteur, avec même de la transpiration dedans. Et on ne parle pas forcément de l’entrejambe de François Gustin -en short- mais des chansons désormais accouchées de la meilleure façon. Celle des éléphants qui mettent en général vingt mois à venir à terme. Antoine Wielemans précise d’ailleurs que là, fini de rigoler en scène, le turbin d’écriture les attend. Ensuite, c’est l’un des vrais survivants des années 80 -la plus grande prévente du BSF 2015- qui débarque à 22h30. Daho le médiumnique de la Rennes new wave, des maniérismes synthés analogiques, Peter Pan depuis toujours rivé à sa propre image. Celle qui fait qu’aujourd’hui, le bel Etienne (vu de près, on confirme), demande à voir les photos de concert avant d’autoriser leur publication. C’est notre blonde et over-cool collègue Lara qui s’y colle et tant mieux, vu que ce genre de truc pourrait bien nous réveiller un diabète ou un cholestérol assoupis. L’affaire est d’autant plus questionnable que 1) de toute façon, n’importe quel spectateur peut iPhoner Etienne et mettre le résultat on line 2) les images diffusées sur les écrans du festival, n’ont pas été « officiellement » approuvées. Bon, si on arrête, comme lui, de faire sa vieille précieuse, il faut juste dire que le show de 75 minutes de Daho en ce 21 août bruxellois, impressionne. Mélodies en kevlar, arrangements pimpons, éclairages post-Velvet et, même, voix qui trouve l’émotion synchro à l’âge et au parcours. Il y a peu d’artistes français qui plaisent à deux, voire trois générations, la modernité vintage de Daho en fait partie. Il suffit de photographier les plaisanciers de la Place des Palais et considérer que le plaisir est vraiment dans la place. Merci Etienne et, franchement, laisse tomber ces trucs d’images hein. Tu es au-delà de la chochotterie. C’est ton ami Philippe qui le dit.

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