BSF J10: que vive la fête!

© Johan Jacobs
Maxime Morsa
Maxime Morsa Rédaction en ligne

Clare Louise et Vive la Fête, entre autres, ont clôturé cette onzième édition du Brussels Summer Festival. Et sans doute même la saison des festivals toute entière.

Cette année le Brussels Summer Festival s’est bâti sur un concept (pas complètement insensé d’ailleurs) éprouvé tout au long des dix jours du festival: la soirée à thème. Electrocity, Brockxelles 58, le lundi « tribute », le mardi « hip-hop », etc. Pour un festival souvent pointé comme fourre-tout et sans identité, l’idée a le mérite de remettre de l’ordre dans nos pauvres cerveaux qui supportent mal les dissonances. Et elle s’accorde finalement bien avec le mode de consommation de la musique de la génération iPod.

Les programmateurs du BSF n’ont pas dérogé à la règle pour cette dixième et dernière soirée, transformant le Magic Mirrors en mini-festival folk féminin. Anouk Aiata, Clare Louise, Claire Denamur sont à l’affiche. Arrivé trop tard pour la première, on assiste à la prestation de la deuxième, dont la voix tout droit sortie d’un rêve chamanique est souvent comparée à celle d’Alela Diane. Clare Louise combat donc en catégorie poids lourds. Elle n’hésite d’ailleurs pas à s’attaquer à Robert Wyatt dès le début du set. La française, qui a trouvé exil en Belgique depuis plusieurs années, maintient le niveau avec les morceaux de son album Castles in the Air. La troupe Clare Louise, comme elle le dit elle-même (on note notamment la présence de Cédric Van Caillie de Balimurphy à la guitare), emmène son vaisseau sur des territoires sauvages et brumeux, loin de la chaleur ambiante. Un peu d’Irlande tant fantasmée par la folkeuse. Et même si le concert s’essouffle parfois à force de parcourir des vastes étendues vertes et manque encore de bouteille, le cap est maintenu: Clare Louise continue de regarder vers les légendes du folk.

On file ensuite au Mont des Arts à l’ambiance beaucoup plus électrique retrouver les joyeux gugusses de Vive la Fête. Les Gantois ne sont certes plus à l’acmé de leur carrière (la seule chose notablement marquante de ces dernières années a sans doute été d’apparaître deux fois sur la bande originale d’un film de Xavier Dolan), mais suscite toujours une certaine curiosité quand il s’agit de leurs prestations live. Une réputation les précède: le groupe offrirait des shows endiablés, sexy et hallucinés. Loufoques aussi… Els Pynoo ne cessera probablement jamais de prôner le feu d’artifice du 21 juillet dans tous les slips du monde. Le tout sur fond de paroles gentiment psychotiques. Mais la recette, jadis efficace, est désormais éculée. La sauce ne prend plus. L’électro-soda du duo souffre d’un trop plein de kitch et d’un trop peu de matière. N’est pas The Raveonettes qui veut. Le tour de force de la soirée revient en fait entièrement aux programmateurs, qui ont réussi à ponctuer la saison des festivals avec un groupe nommé Vive la Fête. Tu le sens le symbolique? Fort. Très fort.

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