Bonobo annonce un nouvel EP et offre Flashlight en téléchargement

Après avoir offert un mix de 50 minutes en téléchargement gratuit le mois passé et sorti son album live The North Borders Tour la semaine dernière, le voilà de retour avec un morceau gratuit et l’annonce d’un EP pour décembre: Flashlight.

Simon Green, alias Bonobo, semble être dans une période très prolifique. Il enchaîne les Dj sets prestigieux (et les partage en passant), sort une version live de son album The North Borders et trouve encore le temps de goupiller un EP entre deux soirées. Ce nouveau venu, Flashlight, est annoncé pour le 1^er décembre chez Ninja Tune. Pour marquer le coup, le primate électronique offre le titre éponyme Flashlight en écoute et en téléchargement (pour avoir droit au morceau, il vous faudra le détecter avec Shazam). Le tout avec une animation plutôt sympa sur son site officiel.

Cette sortie est l’occasion pour nous de revenir sur la carrière bien remplie d’un singe à qui on apprend décidemment pas à faire la grimace: à l’âge de 38 ans, il a produit 5 albums, près d’une quinzaine d’EP, été remixé par Amon Tobin, Four Tet, Machinedrum, Maya Jane Coles ou encore Banks. Mixeur passionné et perfectionniste, il a également réalisé des mixes pour les plus grands: Boiler Room, BBC Radio 1 Essential Mix, LateNightTales, Solid Steel…

Amoureux de la musique instrumentale, il est un fan inconditionnel de hip-hop et de trip-hop. Ses deux premiers albums (Animal Magic en 2001 et Dial « M » for Monkey en 2003) sont d’ailleurs purement instrumentaux et composés de samples, dans la tradition du hip-hop et dans l’esprit du Entroducing… de DJ Shadow ou du Donuts de J Dilla.

Cet exercice rythmique lui permet de s’affirmer en tant que leader de la musique downtempo et son sens inné de la mélodie lui confère une habilité surprenante pour mélanger des univers sonores très différents d’une façon naturelle et harmonieuse.

Réputé pour ses performances live, il est aussi habile seul derrière un mixer qu’entouré d’un groupe complet. Autrement dit, il confronte sans cesse numérique et analogique, afin de proposer une musique à la fois expérimentale et chaleureuse et ce, tant lors de son travail en studio, ou il s’entoure toujours plus d’instruments et d’appareils, que sur scène où il prend plaisir à entrelacer les sons et les émotions.

Son 3^e album, Days To Come, le prouve d’ailleurs avec grâce. Cette fois, des voix se posent sur des compositions qui confrontent jazz, hip-hop et instruments orientaux. La chanteuse Bajka participe ainsi à 4 morceaux, tandis que le chanteur Fink chante sur If You Stayed Over. L’album est réussi mais manque encore d’une certaine profondeur. Ce défaut est comblé avec les deux albums suivants qui amorcent une métamorphose électronique importante, celle-ci apportant la densité et l’énergie qui manquaient précédemment à certaines de ses productions.

Black Sands propose ainsi en 2010 un riche mélange instrumental organique renforcé par des nappes synthétiques discrètes mais efficaces. Les violons et les guitares s’allient ainsi aux boites à rythmes et synthétiseurs pour offrir un résultat haut en couleurs et prometteur pour l’avenir. C’est la confirmation et la consécration de l’artiste écolo avec le dernier album sorti à ce jour, The North Borders, produit à New York en 2013 et qui termine de convaincre la critique et le public.

Et qu’en est-il de ce nouveau Flashlight? Un morceau de 5 minutes et demie qui prend son temps, déploie des ondes et joue avec les fréquences autour d’un sample de guitare claire, faisant apparaître un cri ci et là, le tout sur un rythme manifestement composé pour le mix en live, qui devrait faire battre des coeurs et plier des genoux. Une fois de plus.