Critique | Musique

Albert Ayler – Stockholm, Berlin 1966

JAZZ | Bien mieux que Lörrach, Paris 1966 (hatOLOGY 573), publié il y a 10 ans sur le même label. Pourtant le personnel en est le même, soit 3 Noirs et 2 Blancs.

ALBERT AYLER, STOCKHOLM, BERLIN 1966, HATOLOGY 717 (HARMONIA MUNDI). *****

JAZZ | Bien mieux que Lörrach, Paris 1966 (hatOLOGY 573), publié il y a 10 ans sur le même label. Pourtant le personnel en est le même (Albert au ténor, son frère Donald à la trompette, William Godvin « Beaver » Harris à la batterie, William Folwell à la contrebasse et Michael Samson au violon), soit 3 Noirs et 2 Blancs. L’époque également (ces concerts ont été enregistrés sur une période de 10 jours à l’automne 66). Quant au répertoire, s’il diffère d’une prestation à l’autre, avec quelques constantes (Bells, Our Prayer, Ghosts, Truth Is Marching In sont communs aux 4 concerts, Infinite Spirit à 2), l’ensemble des titres appartient à la même famille. Bref, identique à peu de chose près et pourtant meilleur. A cela une seule raison: la prise de son qui se révèle d’une qualité supérieure à Stockholm et Berlin, avec des instruments pris de plus près et bien détachés les uns des autres, tout en restant parfaitement intégrés au sein de cette fanfare élégiaque qui dispense ses hymnes, à la fois mystiques et telluriques, avec une innocence bouleversante. Grâce à la qualité sonore de ce disque, la magnifique synthèse naturelle qu’opère cette musique entre blues, spirituals, new-orleans et folklore mondial, le tout coulé dans le moule d’un free jazz naissant, se révèle aussi proche (malgré des explosions sonores aussi brèves que saisissantes ou de courts jaillissements de l’un ou l’autre musicien) de… la musique de chambre occidentale -dans une fusion magique des contraires, aussi inimitable que géniale.

Ph.E.

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