20.000 Days on Earth, le documentaire fictionnel sur Nick Cave

Screenshot de la bande-annonce © DR
Trân Thi-Tiên
Trân Thi-Tiên Stagiaire

Attention, ceci n’est pas un biopic. Plus une histoire fantasmée qu’une chronique de vie, ce sont des souvenirs éparses, confus, rêves d’un mythe, qui sont évoqués par Nick Cave lui-même, dans un récit de 24 heures, au cours de son 20.000e jour sur Terre.

Il ne faut pas systématiquement attendre le décès d’une personnalité pour la célébrer à coups de récit hagiographique, biographie romancée et autres hommages en tout genre. 20.000 jours sur Terre -soit près de 55 ans- passés à écrire, composer, chanter, « mythifier », sont suffisants pour se faire une idée de la légende incarnée qu’est Nick Cave. Pourtant, ce documentaire signé Iain Forsyth et Jane Pollard n’en a pas l’allure conventionnelle. D’emblée, les scénaristes, et Nick Cave lui-même, admettent le caractère inévitablement subjectif du témoignage et, forcément, l’impossibilité de reconstruire, à partir de souvenirs, une histoire exactement conforme à ce qui a été. « Plusieurs films documentaires ont pour objet de se trouver derrière le masque de leur sujet », explique Nick Cave au cours d’un entretien accordé au journal canadien La Presse. « Iain et Jane ont évité ce procédé. Ce qui se trouve derrière le masque, avons-nous convenu, ne peut être autre chose qu’un souvenir pâle, flétri. » L’intérêt de 20.000 Days on Earth, son originalité même, réside dès lors dans sa démarche de se départir d’un récit authentique pour le mêler à la construction pure, assumant ainsi la part de mythe qui alimente le rêve de tout artiste. « Qui connaît sa propre histoire? », s’interroge Nick Cave face à son psychanalyste, son miroir dans le film en quelque sorte. « Ce n’est que confusion, écho, clameur. Notre histoire ne prend forme que lorsque nous la répétons encore et encore. À nous-mêmes ou aux autres. Les fantômes du passé doivent parfois ressurgir car ils étaient cachés depuis trop longtemps et réclament de l’attention. C’est à ce moment que se rencontrent la réalité et l’imagination. C’est là qu’existent la joie, les larmes, l’amour. C’est là où nous vivons. »

A Day in the Life of Nick Cave

20.000 jours, c’est à peu près l’équivalent de l’âge de Nick Cave, qui a atteint la mi-cinquantaine. Le film se déroule au moment où ce dernier enregistre avec les Bad Seeds l’album Push The Sky Away sorti en 2013, dont la chanson Jubile Street sert sublimement la bande-annonce. En réalité, 20.000 Days on Earth n’est pas exactement un documentaire, ni dans sa forme, ni dans son contenu. C’est ainsi moins la vie de Nick Cave qui est au centre du film que le processus créatif, la performance et l’inspiration, qui l’ont hanté tout au long de sa carrière. Son 20.000e jour sur Terre sera l’occasion de le suivre durant 24 heures au cours desquelles seront évoquées souvenirs, anecdotes, notamment avec ses collaborateurs (de Warren Ellis à Kylie Minogue), témoignages et confessions auprès de son psychanalyste, l’intermédiaire par lequel Nick Cave se livre à nous, mais gardant toujours ténue la frontière entre la réalité et la fiction.

La sortie de 20.000 Days on Earth a été annoncée pour le 29 octobre prochain chez nous. En voici une nouvelle bande-annonce qui devrait aider à prendre notre mal en patience.

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