You Don’t Know the Half of It, micro-jeu WTF qui imagine Kanye en gros thon

You Don't Know the Half of It: Fins of the Father © Seemingly Pointless
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

En cinq ans d’hyper activité, James Earl Cox III a créé 100 art games. Sous acide, le créateur britannique imagine Kanye West en gros thon sur sa dernière toile.

Singeant l’extravagante chevauchée moto de Kanye West et Kim Kardashian, James Franco et Seth Rogen parodiaient le clip de Bound 2 il y a un an. La contrefaçon, tournée sur le plateau de The Interview (avant l’incident diplomatique), inspirait les gamers indé le mois dernier. Objet du délit: You Don’t Know the Half of It: Fins of the Father. Derrière ce titre à rallonge se cache un micro-jeu d’arcade pixélisé, piscicole et pyrotechnique malmenant le rappeur de Brooklyn. James Earl Cox III, son créateur, n’en est pas à son premier coup puisqu’il a pondu 100 jeux du même tonneau, en cinq ans à peine: un homme-orchestre productif qui remonte le courant du jeu vidéo mainstream.

Des têtes de thons géants qui squattent des sommets montagneux spectaculaires, des chevaux blancs aux yeux de merlan frit qui galopent au ralenti: l’intro de You Don’t Know réinterprète plan par plan la vidéo sensuelle (?) de Kanye West avec talent. Pas d’image nette, mais un photoréalisme informatique pixélisé maladroit, très typé années 90. Quelque part entre les Monty Python et les mini-jeux WTF de Wario, le créateur anglais agité du bocal y étanche sa soif de poissons. Premier mantra ludique: une course auto que l’on prend en mains comme les Micro Machines sur Megadrive.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Le joueur endosse alors la combinaison de Salmontha, coureur automobile pilotant une voiture aux nageoires frétillantes. Engagé dans une course qui a tué son père, le joueur finit par exploser et retrouve son paternel (un hareng qui porte très bien le perfecto) au paradis. La suite valdingue joyeusement en duo sur la fameuse moto du clip. Shooter des poulpes volants avec des flingues cracheurs de merlans: bienvenue en eaux troubles.

Pousseur de disques

Des dialogues succincts mais évocateurs, des cadrages efficaces: James Earl Cox III régurgite quelque chose de ses études de cinéma dans le médium ludique. Récompensé dans plusieurs festivals (premier prix du Meaningful Play en octobre dernier) et encensé par la presse aussi bien indé que mainstream (Rock Paper Shotgun, Killscreen, PC Gamer…), le créateur travaille également ses bandes-son comme nul autre. Le spleen de l’Immunity de Jon Hopkins noircit ainsi Temporality, jeu traitant de la guerre, la vraie. Tandis que, évoquant la perte d’un proche sans avoir l’air d’y toucher, Bottle Rockets convoque Aphex Twin au fil d’un platformer spatial où l’absence de gravité se conjugue au fil d’une rotation perpétuelle à 360 degrés des décors.

Egarant les sens des gamers, James Earl Cox III cache une foule de trésors dans son sac à malices sans fond. Et revisite ainsi avec talent -toujours en gros pixels baveux- An Occurrence at Owl Creek Bridge d’Ambrose Bierce, classique de la littérature US suivant les pas d’un homme qui va être pendu durant la guerre civile. Grand écart: l’homme affectionne également les LOLcats malsains. Pour la route, on essayera Cat Licker. Soit un titre arcade où l’on chope des chats pour les lécher. Pas un poisson d’avril. Quoique?

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content