Critique

Xenoblade Chronicles X, jurassic claque

Xenoblade Chronicles X © Nintendo
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

Déroulant un monde préhistorique sauvage d’une cohérence rare, Xenoblade Chronicles X s’impose comme l’action RPG le plus doué de sa génération. Culte.

Tout le fric de l’e-sport et les itérations militaires bas du front de blockbusters comme Call of Duty: Black Ops 3 gangrènent l’émerveillement propre au jeu vidéo. D’Another World à Witcher 3, les offres de voyages -avec un grand V- ne sont pas si fréquentes. Fuyant l’ordinaire avec un talent désarmant, Xenoblade Chronicles X avance donc comme une expérience rare. Totale. Cet action RPG d’une richesse inouïe épingle Jurassic Park, Avatar et Gundam dans sa vitrine magique. Mieux, il redore le blason de la science-fiction, tous médias confondus.

Courir entre les jambes d’un diplodocus luminescent surmonté d’une tête de requin-marteau. Esquiver une tortue géante qui traîne une carapace sur laquelle des palmiers ont élu domicile. Voir des bipèdes à pattes de canard agiter leur tête en forme de trompette. On ne revient pas indemne de l’open worldpréhistorique de Monolith Software. Le jeu de rôle oblige le gamer à parcourir un monde inconnu à pied (dans un premier temps) pour aider un bout d’humanité en exil.

Un conflit extraterrestre a détruit la terre. L’homme a fui à bord d’arches monumentales. Et New Los Angeles se dresse comme une élégante Babylone posée sur une surface tropicale et hostile. Entre Ghost in the Shell et Blade Runner, la fourmilière aux quartiers résidentiels, industriels, commerciaux et administratifs offre un fabuleux contraste: celui d’un monde où des « mechas » (1) finissent par voltiger entre les dinos.

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Lumière, caméra, combats

Sauver un explorateur perdu dans la savane ou installer des sondes pour sécuriser les alentours de sa mégapole: la foule de missions débouchent sur des combats en temps réel denses et finauds. En tournoyant autour de sa cible, le joueur bascule à l’envi entre tirs et coups à l’arme blanche au débit et à la visée automatiques. Cette aide permet de se concentrer sur le choix manuel des coups spéciaux et du meilleur angle d’attaque. En hauteur sur un rocher ou sur le flanc pour prendre l’adversaire en tenaille (grâce à ses coéquipiers), l’observation du comportement des animaux et bad guysest d’ailleurs cruciale. Ces combats nerveux où l’on court vers l’ennemi en le mitraillant pour ensuite lui infliger un coup de dague (lorsqu’on arrive à sa hauteur) épatent. D’autant qu’ils s’entourent de 1001 subtilités. Le pouvoir de guérison ne se recharge ainsi que lorsqu’on tient une arme blanche en main…

Malin dans ses joutes, Xenoblade l’est aussi dans ses dizaines d’activités annexes. On utilise sans arrêt l’écran du gamepad de la Wii U pour gérer la conquête du terrain hexagonal du jeu-monde. Les divers types de sondes que l’on y plante permettent entre autres d’installer des forages pour gagner de l’argent et des checkpoints évitant la marche forcée. Créer une équipe pour partir en mission, assembler son robot, se faire sponsoriser par des constructeurs d’armes ou régler des problèmes de voisinage demandent un temps fou. Une immersion aussi jubilatoire et bouleversante que celles provoquées par FinalFantasy VII et Fallout 3 en leur temps.

(1) ROBOTS JAPONAIS DE GOLDORAK À MACROSS

ÉDITÉ PAR NINTENDO ET DÉVELOPPÉ PAR MONOLITH SOFTWARE, ÂGE: 12+, DISPONIBLE SUR WII U.

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