Critique

The Last Story, traitement de choc

Le Docteur Sakaguchi se penche au chevet de la Wii pour lui administrer Last Story. Un jeu de rôle innovant, engoncé dans un hardware pas à la hauteur.

THE LAST STORY, ÉDITÉ PAR NINTENDO ET DÉVELOPPÉ PAR MYSTWALKER, ÂGE 16+, DISPONIBLE SUR NINTENDO WII. ***

Père légitime des Final Fantasy, Hironobu Sakaguchi est aussi un thérapeute de choc pour consoles malades. Son légendaire Final Fantasy VII (1) a ainsi boosté le démarrage larvé de la première PlayStation. Blue Dragoon et Lost Odyssey n’ont, eux, pas rallié le public nippon à la Xbox 360. Après avoir édité le génial Xenoblade Chronicles sur Wii, Nintendo fait toutefois appel au gourou Sakaguchi pour Last Story. Un jeu de rôle palliatif pour la console de salon à l’agonie de Big N?

En écoutant la B.O. composée par Nobuo Uematsu, une réponse positive semble se profiler. Mais dès les paupières levées, les yeux saignent malgré un style graphique maîtrisé. En combats, le jeu de rôle médiéval fantastique saccade et se tapisse de textures baveuses allant du grisâtre au marron. Là où Xenoblade restait techniquement acceptable, Last Story précipite la Wii au cimetière. Passé ce cap, les plus courageux découvriront toutefois que la frilosité légendaire des développeurs nippons n’a pas prise sur Sakaguchi.

Si son système de combat s’inspire de la mode du temps réel, il livre toutefois deux nouveautés marquantes à l’échelle des RPG nippons. Se prenant plus facilement en mains avec la manette classique plutôt que la Wiimote, le beat them all pour intellos précieux permet en effet au joueur de se planquer derrière un rocher ou tout autre objet. En pleine joute, on saute ainsi à la gorge d’un ennemi proche ou on canarde à l’arbalète des Reptides au loin. Une sorte de greffe bizarre d’un Gears Of War sur Dissidia 012[duodecim]. Seconde particularité du RPG aux lignes escaliers, Zael, son héros malgré lui, frappe automatiquement ses adversaires lorsqu’il s’en approche.

Restons groupés

Ces deux choix tentent de séduire un public occidental avide de TPS et de casual. Mais ils panachent les joutes avec brio. Ne pas penser aux coups portés permet en effet de réfléchir à sa stratégie. Soigner ses coéquipiers, leur intimer des ordres… Le groupe joue ici un rôle central. Le joueur attire en effet des ennemis vers lui pour que ses compagnons aient le temps d’invoquer des sorts puissants, annulés en cas d’impact.

La même technique est également de mise pour que la team contourne chaque vilain, bastonne son arrière-train et lui inflige des coups critiques. Comme dans Zelda, le talon d’Achille de chaque boss devra d’ailleurs obligatoirement être découvert. Griffon sans ailes, centaure aux yeux mauves, sceptre de bibliothèque et autre araignée géante assurent donc le spectacle. Très bien filmée, l’histoire livre par contre un héros (Zael) androgyne sans surprise, dans la droite ligne des productions Square. Celui-ci découvrira un artefact qui l’aidera lui et ses amis mercenaires vachards à sauver le monde. Pas la Wii.

Michi-Hiro Tamaï

(1) DONT IL A ÉCRIT LE SCÉNARIO.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content