Critique

Poochy & Yoshi’s Woolly World, une envoûtante leçon de zen attitude

Poochy & Yoshi's Wooly World © Nintendo
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

PLATFORMER | Couvert de laine jusqu’au bout de sa langue caméléon, Yoshi se met au vert. Jurassic whool…

Nintendo a toujours eu le chic pour étendre l’univers des personnages gravitant autour de Mario avec talent. Des sauts simiesques de Donkey Kong sur Tropical Freeze aux foudroyants casse-têtes de Toad sur Treasure Tracker, Big N se trompe rarement. Yoshi, ex-monture du plombier moustachu sur Super NES, mène également sa propre vie depuis cinq générations de consoles. Après un puzzle game débordant de cookies sur NES, le dinosaure vert à la langue de caméléon volait même la vedette à Mario himself sur Yoshi’s Island. Sorti sur Wii U il y a deux ans, Poochy & Yoshi’s Woolly World tire désormais la couverture du côté portable de Kyoto. Cette leçon de rattrapage sur 3DS déroule encore des mondes laineux qui semblent avoir été cousus à la main. De fil en aiguille, la bien nommée équipe de Good-Feel tend des paysages bienveillants texturés de mailles de tricot chaleureuses. Bobines de fil à coudre, napperons de grand-mère suspendus et autres pelotes de laine se fondent dans les décors. Entre guitares sèches et banjos parfois enjoués, le jeu de plate-forme se la joue zen. Cette balade printanière propose d’ailleurs un mode relax où l’on peut faire planer Yoshi indéfiniment en l’air, loin des adversaires, des gouffres et du game over.

Coutures et dépendances

À voir ses petits films d’animations naïfs coiffés de devinettes basées sur l’observation, Poochy & Yoshi’s Woolly World semble s’assoupir. Mais cet ajout exclusif à la version 3DS du jeu n’illustre heureusement pas sa direction générale. Le gameplay tresse ainsi un canevas nettement plus dense que celui de Little Big Planet, son frère de tricot. Classique parmi les classiques, le vol plané de Yoshi peut toujours se conclure par un dernier effort où il arrive à grappiller quelques pixels en hauteur. Le gimmick souvent utilisé in extremis pour se hisser de façon inespérée sur une plateforme compte parmi les plaisirs simples mais efficaces de la production.

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Second atout du dino sauteur, sa langue attrape des adversaires à distance pour les avaler et enfin les recracher par… son postérieur. Ces pelotes de laine ainsi formées le suivent comme autant de munitions à projeter via un viseur à l’angle orientable. Museler une plante carnivore, décrocher un bonus dans les airs, recouvrir de fils l’ossature d’une plateforme… Là encore, Good-Feel jongle avec talent sur cette idée de shoot them up.

Manquant tristement de nouveautés face à son édition de salon, Yoshi’s Woolly World ajoute une poignée de niveaux en mode runner où l’on prend en main Poochy, l’animal de compagnie de Yoshi. L’effet smartphone de Super Mario Run est passé par là et, malgré une action limitée à des sauts, l’ensemble crépite à l’image du trip dans son ensemble. Le jeu à priori facile peut d’ailleurs devenir coton pour qui veut collecter tous ses trésors savamment cachés comme des oeufs à Pâques. Le gameplay se brode alors d’exploration et un niveau de lecture insoupçonné se détricote. Les univers en expansion, décidément une spécialité chez Big N.

ÉDITÉ PAR NINTENDO ET DÉVELOPPÉ PAR GOOD-FEEL, ÂGE: 3+, DISPONIBLE SUR WII U ET NINTENDO 3DS (VERSION CHRONIQUÉE). ****

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