Critique

[le jeu de la semaine] NieR Replicant ver. 1.22, le grand écart

Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

Secret oublié des action RPG, le premier volet de NieR ressort via un remake. Une leçon d’originalité, entre récit noir et… shoot them up.

Il y a trois ans, Yoko Taro questionnait la nature de l’humanité sur NieR Automata. Hors des sentiers battus, cet action RPG confrontait l’idée d’âme humaine et de psyché robotique en y greffant un gameplay polymorphe étonnamment inspiré des shoot them up. Lâché en 2010, l’épisode précédant de plusieurs milliers d’années ce trip peuplé d’androïdes dotés d’émotions fait aujourd’hui l’objet d’un remake avec NieR Replicant ver.1.22474487139. Le tout dans une version visuellement rénovée et toujours obsédée par l’idée de la mort.

Qu’on se le dise, NieR Replicant ver. 1.22 ne fait pas l’objet d’une refonte aussi profonde -sur le fond et la forme- que Final Fantasy VII Remake. Son monde ouvert améliore sérieusement sa BO, ses doublages, ses visuels tout en aménageant une poignée de nouveaux environnements, mais une impression de vide domine souvent ses régions. D’une bourgade couleur ocre régie par plus de 12.000 lois (parfois contradictoires) à un village d’échafaudages agrippé à une falaise, ses cités ne développent pas moins une forte personnalité. Vivotant sur les décombres technologiques d’une civilisation qu’elle ne comprend pas, l’humanité médiévale en place enchantera d’ailleurs les fans d’ Horizon: Zero Dawn. Du moins ceux qui ne sont pas trop exigeants visuellement…

Suivant un protagoniste en quête d’un remède pour sa petite soeur malade, NieR Replicant ver. 1.22 reste d’une noirceur rare en 2021, avec notamment une grand-mère réincarnée en monstre, un chien perdu, une mère démissionnaire. Plusieurs quêtes de personnes ou d’animaux de compagnie portés disparus se soldent aussi par des avis de décès tragiques. Ce tableau sombre évoquant par moment Death Stranding et The Witcher 3 s’équilibre de moments plus légers. Notamment grâce au Grimoire Weiss, livre vivant, bougon, orgueilleux et attachant qui accompagne le héros.

[le jeu de la semaine] NieR Replicant ver. 1.22, le grand écart

Infernal mais pas trop

Pièces centrales d’un écosystème RPG toujours au goût du jour malgré ses dix ans d’âge, les joutes hack & slash de ce NieR ressuscité bondissent entre esquives, défense, contre-attaque et magie. L’inspiration très bullet hell (1) de ce dernier élément offensif affirme toujours sa singularité. Deux types de « tirs » sont ainsi utilisables en permanence face aux adversaires et surtout des boss de fin de niveau dont le comportement évoque ceux de R-Type ou Ikagura. Notons d’ailleurs que l’étonnante variété de points de vue (en vue du dessus à la Hotline Miami ou de profil en mode platformer 2,5 D) du jeu se réserve quelques phases arcade directement inspirées des shoot them up.

Malgré ces clins d’oeil hardcore, NieR ne déroule pas moins une pente douce d’apprentissage progressif. Heureusement. Car ses combats de boss de fin de niveau -les vraies stars du jeu- s’étalent en plusieurs temps et se complexifient au fil de l’aventure. Une très bonne manière de patienter en attendant le retour plus qu’hypothétique d’un certain Bayonetta 3

(1) Un sous-genre hardcore des shoot them up (jeu de tir à défilement vertical ou horizontal) où, à bord d’un vaisseau, on évite des vagues de projectiles inondant l’écran de ballets hypnotiques.

NieR Replicant ver.1.22474487139, édité par Square Enix et développé par Cavia et adapté par ToyLogic âge: 18+, disponible sur PC, PlayStation 4/5 et Xbox One/Series X et S. ****

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