Critique

Crossing Souls, fidèle à l’esprit

© Devolver
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

ACTION/AVENTURE | Cousin de Stranger Things et descendant des Goonies, Crossing Souls célèbre la décennie 80 avec panache.

Mais où est passée la 3D? Sans crier gare, le pixel 2D pave en effet la route des meilleures sorties de janvier et février. Iconoclasts revisitait ainsi Metroid en parlant d’obsolescence programmée tandis que Gorogoa sublimait l’art de la case BD en superposant les réalités d’un voyage initiatique. Le retour gagnant de Matt Thorson ( TowerFall: Ascension) sur Celeste. Les cocktails transhumanistes de Red Strings Club. Vous en voulez encore? Crossing Souls complète cette vaste mosaïque vintage. Le jeu d’action/aventure codé à Séville revisite ainsi les classiques du gaming et du cinéma fantastique des années 80 avec une rare minutie.

Fermer brièvement les yeux pour écouter les passages orchestraux de la BO de Crossing Souls dessine certaines scènes d’épiphanie de Retour vers le Futur. Le film culte de Zemeckis bondit avec SOS Fantôme, E.T. et Gremlins dans la grande lessiveuse nostalgique des trois créateurs ibériques . Attachants, forts en gueule et adeptes de la réplique vache, les cinq kids imaginés par Fourattic s’emballent aussi comme des Goonies. Ou comment la vision des frères Duffer sur le phénomène Stranger Things contamine les joysticks…

Pour le plaisir

Comme l’adaptation gaming officielle de la deuxième saison du phénomène Netflix, Crossing Souls attache également ses ressorts ludiques -très orientés baston- à cinq protagonistes complémentaires. Mais il creuse plus profond. Face aux terreurs du lycée (mention spéciale pour Quincy Queen en réincarnation de Prince) et aux revenants, switcher en temps réel entre les héros du jeu régale. Garder des zombies à une certaine distance avec le fouet de Charlie est ainsi vital puisque ces derniers explosent avant de périr. Les prunes surpuissantes de Big Joe dégomment également des goules plus résistantes. Des tirs plasma de Math à la batte de base-ball de Chris, on zappe. Un personnage surprise et un parallèle en bonus? On s’éclate.

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Chaque trublion dispose également d’une vitesse de déplacement et d’une barre de vie l’avantageant (ou pas) face aux différents adversaires. Pourchassé par des militaires psychopathes, le quintet qui trimbale une pierre magique aux pouvoirs mystérieux ne se limite toutefois pas à de la castagne finaude. Les joutes qui offrent une difficulté portée vers le haut se complètent ainsi de puzzle game et de phases de plateforme brandissant les pouvoirs spéciaux du crew.

Big Joe déplace ainsi des caisses et Math plane temporairement pour se frayer un chemin dans des labyrinthes façon Zelda et Golden Sun. Courses-poursuites en BMX (coucou Excite Bike!) et boss de fin de niveau inspirés de Simon (le jeu musical) colorent et rythment la partition. Capable de raconter le deuil avec intelligence et dignité, Crossing Souls souffre parfois d’un manque de lisibilité et balance des game over injustes. Pas grave. Car comment ne pas chavirer lorsque dans un magasin chinois, un de ses héros réclame à son vendeur à barbiche un « truc poilu et sensible à l’eau ».

Édité par Devolver et développé par Fourattic, âge: 12+, disponible sur Linux, Max, PC et PlayStation 4. ****

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