Critique

Battlefield 4: flingues et sentiments

Battlefield 4 © DR
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

Battlefield 4 panse les plaies de son précédent épisode. En montrant un visage humain de la guerre, le FPS enterre sans peine Call of Duty: Ghosts.

Ennemi juré de Call of Duty: Ghosts, Battlefield 4 n’est pas motivé par des raisons créatives. Mais bien par un éditeur surfant sur la vague des FPS guerriers. Avec un Medal of Honor (quasi) mort au combat il y a deux ans, Electronic Arts n’a de fait plus qu’un pion à avancer face à la grosse artillerie d’Activision. DICE, le père de Battlefield depuis onze ans, parvient toutefois à s’exprimer avec brio dans cet espace de manoeuvre réduit et quadrillé d’études marketing. Face à un Sniper: Ghost Warrior 2 ou à un ArmA III, le studio suédois se démarque ainsi de la glorification banalisée -malsaine- de l’uniforme chez les gamers. Le tout pour habiller son blockbuster d’un visage humain.

Court et toujours taillé pour apprendre les bases de son multi-joueurs, le mode solo de BF 4 suit une escouade de soldats américains parfois pathétiques, mais toujours humains. Le conflit mondial naissant entre Russie, Etats-Unis et Chine importe finalement peu. Car c’est bien dans la tristesse et la fatigue -lisibles sur les visages de l’équipe- que le titre venu du nord réchauffe les coeurs. Pour peu, Battlefield: Bad Company et sa recherche d’or par des trouffions empruntés aux Rois du Désert de David Owen Russell reviennent, ici, au bon souvenir des joueurs.

Une blague qui tombe à plat. Une envie soudaine de café. Une tentative de drague au sein de l’équipe. Au-delà de ces scènes de vie d’une banalité voulue, Battlefield 4 brosse aussi avec brio la confusion régnant parfois sur un champ de bataille. S’il n’est pas avare en scènes putassières, le FPS laisse aussi la place à des escarmouches viscéralement effrayantes, mais tournant le dos au spectacle. Entre des mouvements corporels naturels et une modélisation des visages jamais vue sur old gen, le nouveau moteur graphique FrostBite 3 aide le jeu dans cette démarche.

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Planque de paille

Flanqué d’un level design tout en corridors et en arènes autorisant diverses approches tactiques, le titre en treillis autorise également un marquage des ennemis façon Far Cry 3. Suivre les déplacements de bad guys affichés en surimpression (et donc visibles à travers des obstacles) permet de donner des ordres à ses coéquipiers pour mieux les déployer. L’IA boîteuse des deux camps gâche malheureusement cette dynamique jubilatoire enluminée par des environnements plus destructibles que précédemment. Même en béton, de nombreuses couvertures ne tiennent ainsi qu’un temps dans BF 4.

Proposant désormais de sauter d’une couverture à l’autre, le nouveau rejeton de Digital Illusions Creative Entertainment porte ces décors à géométrie variable à un niveau plus grand encore dans son mode multi-joueurs. Ouvrir une vanne ou poser du C4 sur les fondations d’un building change ainsi en temps réel la topographie d’une map. Une classe de soldats, comme les snipers avantagés par un paysage tout en hauteur, se retrouve alors démunie dans un champ de ruines. Un ajout sur un mode online à plusieurs toujours aussi vertigineux de fonctionnalités. War is not over.

  • ÉDITÉ PAR ELECTRONIC ARTS ET DÉVELOPPÉ PAR DIGITAL ILLUSIONS CREATIVE ENTERTAINMENT, ÂGE 18+, DISPONIBLE SUR PC, PLAYSTATION 3 (VERSION CHRONIQUÉE), PLAYSTATION 4, XBOX ONE ET XBOX 360.

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