2016, année zéro de la réalité virtuelle?

Le Playstation VR de Sony, incontournable des nouveaux acteurs de la réalité virtuelle. © DR
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

Réinventant le langage du cinéma et du jeu vidéo, la réalité virtuelle signait un spectaculaire retour aux affaires cette année. Trois nouveaux casques pour autant de promesses d’ubiquité.

Après un démarrage raté et littéralement nauséeux, il y a vingt ans, la réalité virtuelle signait un retour spectaculaire, cette année, en magasins. Les Vive d’HTC/Valve, Rift d’Oculus et PlayStation VR de Sony se sont ainsi succédé pour des immersions jamais vues et une façon de jouer renouvelée. On ne regarde plus un écran extérieur mais on joue en intraveineuse, la pupille à un centimètre de l’écran. Les codes du jeu vidéo en sont bouleversés. Matrix, es-tu là? Cracher la fumée de son cigare virtuel au milieu d’un pub anglais mal famé sur London Heist. Eviter (en bougeant la tête) des clowns psychopathes et autres corbeaux sanguinaires à bord du train fantôme d’Until Dawn: Rush of Blood. A n’en pas douter, les titres du PlayStation VRde Sony tirent leur épingle du jeu.

Peu importe qu’ils soient techniquement plus pixélisés que chez la concurrence. Les 400 euros demandés par le PS VR sont en effet plus accessibles que les 900 euros du Vive d’HTC et les 740 euros du Rift d’Oculus. Sans compter que ces derniers demanderont, dans la plupart des cas, d’acheter un nouveau PC à plus de 1.000 euros… La détection des mouvements du PS VR est, par contre, moins finaude que sur le Rift et le Vive. Devoir le recalibrer en cours de partie en casse un peu la magie. Ce manque de confort est toutefois contrebalancé par une ergonomie sans faille du périphérique. Nettement mieux équilibré sur la tête que ses adversaires, le PS VR s’ajuste également plus facilement aux yeux.

Orpheline de « vrais » jeux vidéo au long cours et toujours sujette à malaise dès que l’action devient trop rapide (le jeu de course automobile Drive Club sur PS VR est une déception), la réalité virtuelle touche également le monde du cinéma. Le Sundance (vétéran en la matière), le Tribeca et le marché du film du festival de Cannes lui déroulaient ainsi le tapis rouge cette année. La 20th Century Fox, Lionsgate et Warner Brothers lui ont créé des divisions dédiées tandis que Disney y a investi 65 millions de dollars. Bruxelles accueillait, en outre, la première édition du festival Expérience au cinéma Galeries, à Bruxelles. Difficile de ne pas chavirer sur Minute de silence. Le plan fixe de Frédéric Lilien flottait sur le tapis de fleurs de la Bourse et observait les visages noirs commémorant les attentats du 22 mars. Une idée simple et bouleversante comme on aimerait en voir plus. Mais le manque de standard, de liberté de mouvement (à cause des câbles) et de résolution d’image bloquent encore la popularisation de la réalité virtuelle filmée. Autant de problèmes à régler pour qu’elle puisse survivre à son effet de surprise initial.

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